Dominique Besnehard : "Je pensais que l'amitié ne pouvait pas être unilatérale"
"C'était une catharsis. Je viens d'avoir 60 ans, je pense que c'est l'heure des bilans même si dans ma tête j'en ai 30. Mais il fallait absolument que je fasse un bilan de ma vie. Pour écrire toute une biographie, il fallait que je rencontre quelqu'un et cela a été Jean-Pierre Lavoignat, journaliste de cinéma, que je connais depuis toujours. Nous avons retravaillé ensemble et j'ai presque l'impression de l'avoir écrit. "
Dominique Besnehard donne des noms. Il parle du premier garçon dont il est tombé amoureux : Jean-Marc Pré, auquel il n'a pas demandé son avis avant d'écrire son nom. "S'il écoute, j'aimerais bien le revoir. Je devais avoir huit ans. Mais peut-être que je ne l'ai pas marqué comme lui m'a marqué et puis cela n'a pas été trop loin. S'il existe encore, ce sera mon plus beau cadeau de soixantenaire. "
Ségolène Royal
C'est un livre bouillonnant de 470 pages. Il y un chapitre sur son incursion en politique, aux côtés de Ségolène Royal. C'est comme une histoire d'amour qui finit mal. Il l'a beaucoup soutenue. Il l'a presque relookée. Puis elle l'a éconduit comme un amant répudié.
"*Cela a été un peu compliqué parce que je n'avais pas ces usages de la politique. Je pensais que quand on avait de la sympathie ou de l'amitié avec quelqu'un, cela ne pouvait pas être unilatéral. C'est pour cela que ça a été violent. Mais on se remet de tout."
Il raconte avoir un émoi limite érotique en lui passant de la crème sur le corps : "Nous allions nous baigner ensemble. Je lui ai même passé de la crème solaire dans le dos. Je dois avouer que j'ai été troublé. C'est même la seule fois où j'ai senti que, puisque j'étais homosexuel, je réfrénais mes élans...* "
"Quand on est homosexuel et que l'on tombe amoureux d'une femme on se contrôle. Ce n'est pas possible. J'étais amoureux d'elle. Etre amoureux, c'est penser à une personne toute la journée. J'avais envie qu'elle gagne, je regardais toutes les émissions télévisées, j'avais envie qu'elle soit incroyable, qu'elle domine. "
Le métier d'agent
Dominique Besnehard a été agent artistique pendant longtemps avant de devenir producteur. Lorsqu'il est devenu agent, il a beaucoup grossi.
"J'ai pris 20 kilos. C'est le fait d'être agent qui fait que l'on est partie prenante. On vit les émotions, les moments de gloire, de défaite et on compense. Moi je mangeais des chocolats. "
Un métier qu'il n'aimerait pas exercer de nouveau. "Je pense que la galère en ce moment c'est d'être agent. Comme le métier est très dur, les gens sont toujours insatisfaits. Quand je suis parti, il y a sept ans, ce n'était pas trop compliqué de financer un film. Maintenant, il y a de moins en moins de films."
Dominique Besnehard se plaint que ses interlocuteurs sortent de HEC. "Ils sont formés dans les écoles de commerce et ne pensent qu'au marketing. "
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