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Patrick Roger : "Ma valeur, c'est le travail"

Patrick Roger est un chocolatier français, sacré meilleur ouvrier de France en 2000, à la tête de neuf boutiques. Il est l'invité de Philippe Vandel dans "Tout et son contraire".

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le chocolatier Patrick Roger. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Chocolatier de renom, Patrick Roger est aussi sculpteur. Il a exposé en janvier chez Christie's, la maison de vente aux enchères, des sculptures en bronze, en aluminium, en argent. Certaines œuvres dépassent deux tonnes et huit mètres de long. Au départ, elles ont toutes été créées en chocolat.

Le professionnel définit son chocolat "à l'instinct". "On reconnaît mes chocolats quand on est capable d'en manger plein. C'est ça la clé du succès." Un plaisir que Patrick Roger s'accorde très régulièrement : il est capable de manger un kilo de chocolat par jour ! "A côté je fais de la moto, je brûle des calories."

Comme Pierre Hermé, Patrick Roger critique la mode du chocolat très peu sucré, de plus en plus pur. "Moi j'aime le sucre. C'est une hérésie sinon, c'est immangeable s'il n'y a pas de sucre. Il faut que ce soit équilibré."

Moins d'impôts et de normes

Patrick Roger juge assez sévèrement nos responsables politiques : "On nous tape sur la gueule... Toutes les normes qu'on a, c'est extrêmement complexe. Quand on voit Donald Trump qui passe à 15% les impôts sur les sociétés aux États-Unis, si on faisait ça chez nous, on respirerait ! On paierait mieux les gens et on embaucherait. Aujourd'hui notre problème, c'est le coût de la main d'œuvre."

Un fou de travail

Patrick Roger explique travailler énormément, "le plus possible". "Il y a 168 heures par semaines, le but c'est de travailler le plus possible, entre 100 et 120 par semaine. Donc 450 par mois. Avant c'était 550, mon record c'est 600 heures par mois. J'en étais arrivé à ce que ma maman me coupe ma viande pour manger, et elle me prévenait qu'il fallait peut-être aller à la douche. C'était pour passer le concours de meilleur ouvrier de France." 

L'expérience rwandaise

C'est une expérience particulière que Patrick Roger relate, son arrestation au Rwanda l'été dernier. "Au départ j'y suis allé pour observer les gorilles. Il y a un problème de visa entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. L'ambassade de France nous conseille d'aller à l'immigration, et là on nous pique nos passeports. Et on est assigné deux mois à résidence, avec un petit passage au cachot", raconte-t-il.

Plus généralement dans la vie, Patrick Roger aime être "sur le fil". "Financièrement je suis sur le fil, je fais de la moto, je suis sur le fil, je suis pilote d'hélicoptère... Et la dégustation c'est la même chose. On est toujours sur le fil, pour la tenue, la texture, le goût. C'est comme la vitesse. Pour rouler vite, il faut être juste, sinon tu te fais mal", explique-t-il.

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