Tout et son contraire. Chris Esquerre : "Les artistes qui s'appesantissent sur leur blague en laissant un silence, je trouve ça pénible"

Chris Esquerre présente actuellement son deuxième spectacle, seul en scène au théâtre de la Madeleine, à Paris. Le spectacle s'intitule "Sur rendez-vous". L'humoriste, qui s'est fait connaître sur Canal + en 2007 avec la "revue de presse des journaux que personne ne lit", se produit deux soirs par semaine. "Mais je ne fais aucune vanne pendant le show ", précise-t-il d'emblée. "Si je savais en faire, j'en ferais sans doute, sourit l'humoriste. Mais comme ce n'est pas le cas, je préfère faire de l'humour avec des images incongrues".

Déclencher le rire en surprenant le spectateur

L'humour de Chris Esquerre se place généralement dans le registre de l'absurde. Il revendique des influences issues du monde du théâtre, et dénonce aussi ce qu'il appelle "la tyrannie du rire". "Les artistes qui s'appesantissent sur leur blague en laissant un silence pour indiquer aux gens  que c'est le moment de rire, moi je trouve ça pénible", assène-t-il.

Au passage, Chris Esquerre cogne aussi sur les comiques actuels qui, d'après lui,  veulent être "à la fois beaux et drôles".

Au fond, la plupart des humoristes auraient voulu être rock star

Chris Esquerre, humoriste

Tout et son contraire

"Mais, comme ils ne savent pas jouer de guitare ou qu'ils n'ont pas une belle voix, ajoute t-il, ils se sont rabattus sur ce métier-là. Il faut accepter qu'être drôle, c'est aussi être moche".

Humoriste atypique, Chris Esquerre confie aussi qu'il n'a pas de producteur. Il a préféré "casser son codevi". L'artiste a choisi de se produire deux fois par semaine afin d'éviter une routine qui entamerait son "plaisir" de jouer. Il avoue avoir vécu pendant des années dans le même petit studio à Paris, afin de réduire ses charges. "Comme ça je n'ai pas besoin de prendre un travail que je n'aime pas, pour payer mes factures" dit-il. 

 En dehors de sa vie d'humoriste, Chris Esquerre nous a dévoilé son péché mignon : "Je suis fan de science-fiction. Un vrai gosse", explique-t-il en pouffant. "Il y a cinq ans, j'ai même téléchargé les épisodes de Goldorak. J'en ai regardé une dizaine", avoue l'humoriste. "Et un épisode de Goldorak, il faut voir ça aujourd'hui : il y a des musiques lancinantes, il ne se passe rien, les images sont figées... Mais ça me plaît !"