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Tout et son contraire. Marc Lambron : "J'ai fait de la télé avant tout le monde, mais tout le monde en a fait mieux que moi après".

Marc Lambron est académicien, essayiste, écrivain et membre du conseil d'État. Il est l'invité de Philippe Vandel dans "Tout et son contraire". 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marc Lambron, membre de l'Académie Française. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Marc Lambron est membre de l'Académie française. Il vient de publier Quarante ans, chez Grasset. Cet ouvrage est tiré de son journal. Il l'a tenu au cours de l'année 1997, l'année de ses quarante ans justement. "Je n'ai rien expurgé, promet-il, je ne suis pas Staline qui retouchait les photos. Le pari de ce livre, c'est de laisser un bloc de temps tel quel". 

La mémoire d'un frère

L'auteur prétend proposer une rétrospective de cette période. Il raconte des anecdotes personnelles, des évènements historiques marquants, et évoque même des stars oubliées aujourd'hui. Marc Lambron assure néanmoins avoir essayé de garder une certaine "pudeur", au cours de son récit. "Chez certains écrivains comme Annie Ernaux, l'exibition doloriste des tourments me dérange" déclare-t-il.

Avant cet ouvrage, Marc Lambron avait déjà publié plusieurs romans, dont Tu n'as pas tellement changé, (Grasset) en 2014, qui évoque son frère, homosexuel, décédé en 1995 du sida. Un ouvrage qu'il s'est décidé à sortir après les manifestations contre le mariage pour tous.

Frigide Barjot a instrumentalisé la mémoire de mon frère dans plusieurs interviews

Marc Lambron, académicien

Tout et son contraire

Marc Lambron raconte ainsi que Frigide Barjot, qui s'appelait alors Virginie Merle, avait bien connu son frère Philippe, au point de vouloir l'épouser. "Quand elle est devenue l'icône de la Manif pour tous, elle a souvent prétexté qu'elle n'était pas homophobe, puisqu'elle avait été très proche d'un homosexuel", raconte-t-il avant de trancher : "Je n'aime pas qu'on fasse parler les morts. Je ne suis pas sûr que mon frère aurait approuvé ses actions."

Le jour où Michel Drucker a pris Marc Lambron pour un attaché de presse

Au cours de cet entretien, Marc Lambron avoue aussi qu'il "adore la sculpture du pied féminin", qu'il aurait pu présenter l'émission télévisuelle le Cercle de minuit, mais qu'il a refusé : "Je serais un très mauvais animateur de télévision" assure celui qui a pourtant présenté une émission sur  la chaîne locale Télévision Rhône-Alpes (la future chaîne France 3), dès l'âge de 16 ans. "J'ai fait de la télé avant tout le monde dans ma génération, mais tout le monde en a fait mieux que moi après", conclut-il.

Marc Lambron raconte aussi cet épisode particulièrement croustillant : un jour, Michel Drucker l'a pris pour l'attaché de presse du groupe de musique Portishead. "On sortait d'une projection commune à RTL", se souvient-il. "Il ne me connaissait pas. J'avais le disque de Portishead à la main. Je lui ai montré, et machinalement il l'a pris, en pensant que j'étais l'attaché de presse. Il ne m'a jamais rendu mon album, et je ne sais pas s'il l'a programmé le lendemain sur RTL".  

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