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Tout euro, tout éco. Trump et l'Europe

Après la victoire de Trump, les européens sont inquiets et les chefs de la diplomatie se réunissent dimanche à Bruxelles pour parler de ce choc politique comparable au Brexit.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
  (DON EMMERT / AFP)

On commence déjà à mesurer les effets du Brexit, à commencer par la Grande-Bretagne elle-même . Alors que le parlement n’a pas encore voté, c’est pour début décembre, et que l’article 50 n’a pas encore été activité, la Grande-Bretagne a déjà la gueule de bois. Ses prévisions de croissance vont être devisées par deux, à 1 % seulement pour l’an prochain selon les prévisions de la commission européenne. Le déficit commercial du pays s’est déjà aggravé d’un mois sur l’autre. Net replis aussi de l’activité des marchés qui affecte déjà l’opérateur boursier européen Euronext. La compagnie aérienne Ryanair, comme Easyjet avant elle, victime des variations des taux de change, a vu son bénéfice fondre de plus des 4/5 . Et ça n’est pas tout. Le Danemark ressent aussi les effets du vote britannique. Ses exportations ont chuté de 11 % sur un an. Et cependant, pour l’instant, la Grande-Bretagne fait toujours partie de l’Union Européenne et  rien n’a commencé.

L’élection de Trump, les mêmes effet en Europe ?

Après l'élection américaine, les européens sont aussi inquiets qu'ils l'étaient face aux Brexit. La réunion des chefs de la diplomatie demain à Bruxelles ne sera surement pas la dernière sur le sujet. Ce vote populiste, anti mondialisation, anti-libéralisme et dans la droite ligne de la crise des subprimes interroge  les Européens mais inquiète aussi les milieux économiques et financiers. La City, la nuit du vote, était sur le pont comme pour le Brexit pour enrayer une éventuelle catastrophe sur les marchés. Les bourses ont plongé comme au moment du Brexit . Mais les marchés se sont repris beaucoup plus vite. Car on ne sait pas trop ce que va faire Trump. S’il fait du protectionnisme à tout-va et augmente les barrières douanières en Europe , c’est d’abord l’Allemagne , premier partenaire commercial, puis la France qui seront touchées. Sans parler de la Chine, moteur déjà affaibli de l’économie mondiale. Comme pour le Brexit, on n’en mesurera pas les conséquences tout de suite. il faudra attendre janvier, l’entrée en fonction de Trump et les premières mesures annoncées. Mais l’économie, c’est aussi de la psychologie et ça se retourne vite.

Démondialiser mais avec quelles conséquences ?

 
Se retrancher chez soi, ériger des barrières douanières, 45 % avec la Chine par exemple qui est aussi pour l’Europe un pays d’exportation, et qui ralentirait considérablement, ce serait voir l’économie mondiale se rétracter. Christine Lagarde au FMI mais aussi la Banque mondiale avaient tiré la sonnette d’alarme à la rentrée: ces mesures protectionnistes et le rejet des migrants, avaient-ils dit, ne sont pas bons pour l’économie mondiale. Lagarde parlait de faute économique flagrante. Le T TIP qui aurait dû être signé avant la fin du mandat Obama pour faciliter le commerce entre les Etats Unis et l’Europe, tout imparfait qu’il soit, offrait un marché de 800 millions de consommateurs. On peut considérer qu’il est mort désormais puisque Trump veut protéger les entreprises américaines et n’est pas prêt à ouvrir son marché à l’étranger. La croissance mondiale prévue à 3 % l’an prochain, la moitié en Europe, pourrait bien marquer le pas, ce qui signifie évidemment que l’emploi en souffrira.

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