Danone bientôt maître du monde des produits bio
Les récents matchs des fusions-acquisitions ont tourné à l’avantage des groupes étrangers : Lafarge avalé par le suisse Holcim, Alstom par General Electric, Alcatel repris par le finlandais Nokia ou encore Norbert Dantressangle racheté par l’américain XPO Logistics…
Cette fois, le score tourne à l’avantage de la France avec le rachat par Danone de l’américain White Wave Foods Company, spécialiste des produits bio et laitiers d’origine végétale.
Pour décrocher la mise, Danone met sur la table 11 milliards et demi d’euros. L’opération est qualifiée d’amicale.
Stratégie poursuivie par Danone
C’est un formidable coup d’accélérateur pour le groupe agroalimentaire français qui a déjà une forte implantation à l’international. Danone est présent dans 130 pays sur les cinq continents, 60% de son chiffre d’affaires est réalisé aujourd’hui hors d’Europe (50% dans les produits laitiers, 22% dans la nutrition infantile et 20% dans le marché de l’eau en bouteille ou bombonnes). Les Etats-Unis sont le terrain de jeu le plus important du groupe devant la Chine.
Le rachat de White Wave Foods va permettre à Danone de doubler de taille sur le sol américain, mais aussi de devenir le leader mondial du marché très dynamique des produits bio et des produits alternatifs au lait de vache comme le lait de soja, d’amende ou de noisette
L’affaire n’est pas définitivement bouclée
Danone a fait son offre et espère boucler l’acquisition d’ici la fin de l’année. Mais des prétendants pourraient venir jouer les trouble-fête.
La proposition du groupe français permet aux actionnaires de White Wave Foods de toucher une prime de 24% alors que la règle est plutôt de 30% dans ce type de dossier. Certains autres géants du secteur pourraient donc venir faire la cour aux actionnaires de White Wave Foods. On parle de Coca Cola, Pepsico, General Mills ou Kellog… mais l’offre de Danone est celle qui fit le plus sens.
Opération hautement stratégique : la croissance du marché mondial du bio et des produits naturels est aujourd’hui trois fois supérieure à celle de l’alimentation conventionnelle. Un marché potentiel de 35 milliards d’euros. C’est le Veau d’Or que les multinationales du secteur n’entendent pas voir filer dans l’étable d’un concurrent.
Finale du match normalement avant le mois de décembre. Ca serait une très belle victoire pour Danone, créé par un certain Antoine Riboud au début des années 60… à l’époque le groupe s’appelait BSN et était spécialisé dans la verrerie. Le virage stratégique opéré par le patron visionnaire a fait le reste.
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