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Eurosatory 2014 : l'armement français s'exporte bien

Les industriels de l’armement terrestre et aéroterrestre du monde entier sont réunis jusqu’à la fin de la semaine dans le Nord de Paris. Le salon Eurosatory se tient dans un contexte incertain du fait des réductions budgétaires.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Maxppp)

Eurosatory se tient tous les deux ans au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. C’est le plus grand salon mondial d’armement terrestre et aéroterrestre. Cette année encore il y a affluence : 50.000 visiteurs attendus en provenance de 130 pays, 1.500 exposants représentant au total 58 Nations dont le Japon qui fait son grand retour.

Interdits d’exportation d’armes depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les industriels nippons ne pouvaient vendre en dehors de leurs frontières jusqu'à ce que le Premier ministre Shinzo Abe modifie récemment la politique pacifiste de l'archipel. Le commerce des armes peut reprendre et les japonais sont une petite quinzaine à avoir fait le déplacement à Eurosatory cette année.

Affluence record mais le salon se tient dans un contexte budgétaire très tendu

On l’a vu récemment avec le bras de fer engagé entre Bercy et le ministère de Jean-Yves Le Drian qui a pris fait et cause pour ses troupes : la défense fait les frais de la disette budgétaire et il faut encore trouver environ 250 millions d’euros d’économie pour 2014.

Il va falloir de toute façon remplacer certains équipements comme des blindés, des avions ravitailleurs, changer progressivement les fusils d’assaut Famas ou investir dans des drones. Seulement voilà, la DGA – la Direction Général de l’Armement –  qui commande ces matériels y va avec des pincettes. Pas question de s’engager tant que l’on n’y voit pas plus clair sur le budget.

Les professionnels français de l’armement se rattrapent avec l’étranger. Et là, ça marche plutôt bien. Les exportations françaises ont retrouvé l’an dernier leur niveau de 2011 avec six milliards et demi d’euros de transactions. En 2014, la barre des sept milliards devrait être franchie.

Qu’est-ce qui tire ainsi nos exportations ?

La France fait un retour en force notamment sur le marché du Moyen-Orient (la région représente aujourd’hui environ 40% de nos ventes à l’étranger).  Nous nous implantons pas mal en Asie et en Amérique latine ; la rénovation de la flotte saoudienne pour 500 millions d’euros et la vente de satellites de communication au Brésil pour 300 millions figurent parmi les plus gros contrats 2013.

Lorsque l’on parle d’industrie de l’armement, il ne faut voir uniquement des fusils, des bombes, des grenades, ou des mines. C’est de plus en plus aussi de la haute technologie au service du renseignement et, paradoxalement, de la paix. C’est une notion que l'on évoque rarement.

La concurrence internationale est-elle importante dans ce secteur ?

La concurrence se renforce mais la France reste tête de pont, ce qui explique que le premier salon mondial se tienne sur le sol français tous les deux ans – l’autre grand rendez-vous c’est à Abou Dhabi, la capitale des Emirats Arabes Unis.

La concurrence se renforce aujourd’hui dans certains pays qui commencent à produire du matériel militaire mais aussi, je le disais, de sécurité : la Thaïlande, l’Indonésie et l’Argentine, entre autres. Dans l’ensemble, à l’heure de la baisse des budgets militaires en Europe – et dans une moindre mesure aux Etats-Unis – le secteur est vraiment soutenu par les pays émergents qui eux, augmentent leurs dépenses.

Autant d’opportunités de coopérations à tous les sens du terme. A surveiller de près car ces pays ne sont pas tous - loin s'en faut - des parangons de démocratie et de liberté, ce qui peut poser problème quand il s'agit de sujets aussi sensibles que le militaire.

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