Grece : l'austérité pour sauver l'Euro
C’est le scenario du pire qui a été évité cette nuit : un défaut de paiement de la Grèce. Ce qui aurait eu des conséquences en chaine sur la zone Euro.La Grèce doit rembourser près de 15 milliards d'euros de dette le 20 mars. Or elle n'a pas ces liquidités. Elle a donc besoin de l'argent du deuxième plan d'aide des européens et du FMI : 130 milliards d'euros qui devraient désormais être débloqués, sans doute mercredi lors d'une réunion à Bruxelles. Ce vote du parlement grec, hier soir, intervient juste à temps pour débloquer la situation, que le processus se mette en marche et qu'Athènes ait de quoi rembourser ses échéances en mars. Hier, donc la Grèce a fait le choix de son maintient dans l'Euro.
Pour espérer obtenir cette aide, les parlementaires grecs ont du voter, hier soir, un nouveau plan d'austérité, convaincant aux yeux des Européens. C'est le 5ème depuis le début de la crise. Est-ce que cette fois, la Grèce est sur la voie du redressement?
Cela ressemble à une nouvelle saignée pour un pays déjà exsangue. Le plan compte plus de 3 milliards d'Euros de mesures de rigueur : le salaire minimum réduit de 20% à moins de 590 euros bruts, 15.000 emplois publics supprimés ou encore 1 milliard d'euros de dépenses de santé en moins... C'est sans doute plus que le pays ne peut en supporter. Bien sur, toutes les mesures d'austérité décidées depuis le début de la crise n'ont pas été appliquées. Les privatisations promises ont du retard et la fraude aux impôts reste élevée. C'est pour cela que les Européens veulent des gages.
Mais la Grèce est à bout : la récession est proche de 6%, le chômage frôle les 20% et le pouvoir d'achat a chuté d'un tiers. Elle ne crée plus de richesses et ne peut plus rembourser dans ces conditions.
En fait, en adoptant ce nouveau plan de rigueur hier soir pour échapper au spectre d'un défaut de paiement, la Grèce a pris le risque d'un autre scénario catastrophe : celui d'une explosion sociale. 100.000 manifestants étaient dans les rues hier contre l'austérité.Un autre scénario du pire, donc. Mais les européens, Allemands en tête, ne semblent pas prêts à relâcher la pression. Hier, le ministre des finances allemand a réclamé "des actes et non plus des promesses" de la part d'Athènes, qui devrait avoir bien du mal à les accomplir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.