Innovation : la France a soif de brevets
Ces résultats sont d’autant plus importants que derrière les brevets, il y a l’innovation et derrière l’innovation, les entreprises qui bougent et inventent. C’est aussi la preuve que dans ce monde en perpétuelle mutation, la protection de la propriété intellectuelle est devenue incontournable.
Concrètement, que dit l’Office Européen des Brevets de nos performances ?
En 2014, avec 13.000 demandes de brevets déposées, la France a retrouvé son niveau d’avant crise de 2008 (+4% de progression par rapport à 2013).
Sur le plan européen, nous sommes troisième derrière les Pays-Bas et le Royaume-Unis. Sixième au niveau mondial… le trio de tête étant les Etats-Unis, le Japon et la Chine.
Parmi les entreprises françaises, le palmarès place Alcatel-Lucent en tête des candidats aux brevets, devant Technicolor et le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique).
Les secteurs les plus demandeurs sont la communication numérique, les transports et l’informatique, avant même les biotechnologies.
Pourquoi ce regain de demande de brevets ?
Ce regain prouve le besoin d’innovation pour rester compétitif face à la concurrence. Prenons l’exemple de Technicolor – anciennement Thomson – : ce sont environ 2 milliards 200 millions d’euros investis dans 40.000 brevets pour faire naître des produits comme le fichier de format informatique MP3 (pour écouter la musique).
Il faut aussi répondre à l’évolution constante des normes… enfin, les brevets représentent des trésors de guerre dont la vente peut être bien utile en cas de coup dur.
Est-ce facile de déposer un brevet aujourd'hui ?
Pendant des décennies, un brevet européen a coûté jusqu'à 18 fois plus cher que chez les américains (36 .000 euros chez nous contre… 2000 outre-Atlantique). En Chine, le brevet coûte la modique somme de 600 euros.
Lorsqu’une entreprise européenne – à fortiori française – voulait protéger une idée ou un produit dans un autre pays de l’Union, il lui fallait effectuer des démarches dans chacun des Etats. Tout cela est oublié depuis le 1er janvier 2014 avec une nouvelle législation unique. Oublié, ou presque, puisque l’Espagne et l’Italie traînent les pieds. Madrid et Rome n’ont pas signé l'accord au prétexte que les brevets ne sont traduits qu’en trois langues : le Français, l’Anglais et l’Allemand.
Enfin, dernier indicateur, celui de la qualité des brevets, évaluée en fonction de plusieurs critères dont leur portée internationale et leur notoriété. Là encore, bon point pour la France qui arrive à placer quatre de ses entreprises dans le Top 100 du classement Thomson Reuters : Alcatel-Lucent, Arkema, Safran et Saint-Gobain, ainsi que les structures publiques CNRS, CEA et IFP Energies Nouvelles.
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