Limitation de la hausse des prix du gaz, difficile Ă©quation
Oui, le gouvernement protÚge le pouvoir d'achat des Français. Mais c'est un oui trÚs relatif car, souvenez-vous, le 4 juillet dernier, Matignon avait promis de limiter la hausse des tarifs du gaz proportionnellement à l'inflation (qui est aujourd'hui de l'ordre de 2%). Depuis, à quoi assistons-nous ? A deux hausses consécutives : +2% le 1er août, + 2% à venir le 1er octobre. A ce jour, on est donc déjà largement au-dessus de l'inflation, sans compter avec la hausse d'un peu plus de 4% intervenue en début d'année.
Quel est l'impact financier pour GDF ? La décision du gouvernement entraßne-t-elle un réel manque à gagner pour le groupe énergétique qui, par ailleurs, dégage des bénéfices ?
Oui, et ce n'est une premiĂšre. L'ancienne majoritĂ© UMP avait dĂ©jĂ imposĂ© un gel des tarifs mais le Conseil d'Etat avait cassĂ© cette dĂ©cision et autorisĂ© GDF SUEZ Ă facturer Ă sa clientĂšle, de maniĂšre rĂ©troactive, 300 millions d'euros de manque Ă gagner. Cela s'explique facilement. Le groupe est sous contrat de service public. Il a pour mission de fournir le pays en Ă©nergie, quoi qu'il arrive. Cette mission a un coĂ»t. Pour ĂȘtre sĂ»r de disposer des rĂ©serves nĂ©cessaires, GDF achĂšte le gaz via des contrats de long terme. Or, ces contrats sont indexĂ©s sur le pĂ©trole dont le prix ne cesse de flamber, et il n'y a aucune raison que le mouvement s'inverse Ă l'avenir.
Une situation compliquée pour le gouvernement
D'autant plus complexe qu'en demandant à GDF SUEZ de limiter la hausse des prix, Matignon lui impose de vendre à perte, ce qui est formellement interdit par les instances de régulation de la concurrence. Quant à l'argument selon lequel GDF SUEZ pourrait consacrer une partie de ses bénéfices à boucher les trous, l'affaire n'est pas aussi simple. Pour toute entreprise, le prix final d'un produit ou d'un service doit refléter son coût de production. Tout entrepreneur, jusqu'au plus petit artisan, le sait trÚs bien.
Que peut donc faire Matignon ? *
D'abord, on ne peut pas tout attendre de nos dirigeants ! La premiÚre mesure serait que chacun d'entre nous adopte une consommation responsable. Sinon, Matignon promet pour fin septembre une réforme du systÚme de fixation des tarifs réglementés. La progressivité permettra de répercuter la hausse en épargnant les ménages les plus nécessiteux, mais cela ne réglera en rien la question sur le long terme : celle d'une énergie toujours plus chÚre à la production.
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