Slovénie, prochaine sur la liste après Chypre ?
Entrée en Europe en 2004 et dans la zone euro en 2007, cette ancienne république yougoslave aux 2 millions d'habitants située entre l'Italie, la Croatie et l'Autriche, fut l'un des meilleurs élèves de l'union monétaires mais souffre à son tour de la crise des dettes souveraines. La Slovénie fait partie de ces pays à l'économie très ouverte mais trop tournée vers l'Europe. Elle n'a pu échapper au retournement conjoncturel, son PIB a brutalement chuté de près de 2 et demi% en 2012 et les perspectives ne sont guère meilleures pour cette année. Lubjlana compte l'Italie (elle aussi en crise) comme principal partenaire commercial après l'Allemagne, ce qui affecte ses perspectives de croissance.
Sait-on combien coûterait un plan de sauvetage ?
Selon les estimations, le pays aurait besoin de 6 à 8 milliards d'euros pour redresser ses finances publiques dont 1 à 2 milliards pour ses banques. Appelée la ''Suisse des Balkans'' après avoir opté pour l'économie de marché lors de son indépendance en 1991, la Slovénie n'est pas un paradis fiscal mais ses établissements financiers sont à la dérive. Les banques n'ont pas récupéré l'argent prêté à une économie en déroute et, surtout, ont accumulé des créances douteuses qui s'élèveraient aujourd'hui à 7 milliards d'euros, l'équivalent de 20% de la richesse nationale.
La Slovénie peut-elle se sortir seule de cette impasse ?
D'après certains observateurs, la situation est certes très grave mais pas désespérée. D'abord on est loin du cas chypriote. Les ordres de grandeur sont bien inférieurs, et puis un gouvernement de centre gauche a succédé il y a 3 semaines à un cabinet conservateur accusé de corruption, ce qui tend à rassurer. Outre le sang neuf sur le plan politique, la nouvelle équipe a déjà mis au point un plan de relance qui passe notamment par des privatisations. Souci : les marchés financiers se montrent très nerveux. Ils estiment que le pays pourra difficilement se refinancer correctement dans le contexte actuel de crise. La première conséquence étant la flambée des taux d'intérêts auquel le pays emprunte pour rembourser sa dette.
Le cas slovène montre une fois de plus l'omniprésence des banques dans les crises
C'est peut-être la principale leçon à tirer. L'activité bancaire pèse 800% de l'économie chypriote, 150% du PIB slovène et 300% en moyenne pour la zone euro. N'est-ce pas trop ? Hier, les experts du Fonds Monétaire International ont mis en garde contre les milliards aujourd'hui en circulation. Les planches a billet ont rougi dans les banques centrales pour soutenir les économies à bout de bras, il ne faudrait pas que la bulle explose. Une opération vérité est en marche. Certainement aussi importante que toute opération mains propres.
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