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Total : dans le secret de la succession de Christophe de Margerie

La disparition du patron de Total, Christophe de Margerie, pose la question de sa succession. Total est un géant de l'industrie, navire très lourd à piloter. Secret industriel.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Maxppp)

Le mandat de Christophe de Margerie en tant que président directeur général arrivait à échéance en 2015 mais, au printemps dernier, les actionnaires du groupe avait décidé d'allonger l'âge limite pour qu'il puisse poursuivre sa mission au-delà de 65 ans qu'il allait atteindre en 2016.

Cette question réglée n'éliminait toutefois pas celle du successeur. Là : secret absolu. Nous sommes dans l'industrie lourde où les ennemis sont nombreux. Hors de question de livrer les secrets de famille et de donner la moindre information à ceux qui pourraient s'en servir pour nuire. Et puis, surtout, ces grandes entreprises ont besoin de stabilité dans le temps.

Pour vivre heureux, vivons caché. 

C'est pour cette raison que Christophe de Margerie s'est toujours refusé à évoquer le nom du possible dauphin

 C'est une tradition dans le groupe pour les raisons que je viens d'expliquer. Une tradition qu'avait déjà appliquée Thierry Desmaret, le prédécesseur du défunt patron. "Des noms circulent... et bien laissons-les circuler", aimait à répliquer ce dernier à ses interlocuteurs un peu trop curieux.

La culture chez Total est généralement de confier le poste de directeur général ou de PDG à un homme de la maison. Plusieurs noms sont évoqués par les fins connaisseurs de la maison. Philippe Boisseau, ingénieur du corps des Mines, actuel directeur général Marketing et Services ; Patrick Pouyanné, polytechnicien, aujourd'hui directeur général de la branche raffinage. Tous deux sont membres du comité exécutif, l’organe de pilotage du groupe.

Dans l'histoire des entreprises, y a-t-il d'autres exemples de disparition tragique ?

Michel Baroin, ancien patron de la FNAC, dont l'avion s'est écrasé au Cameroun en 1987. Dix ans plus tard, en 1997, l'appareil du patron du sucrier Saint Louis, Bernard Dumon, s'écrase en Afrique, tout l'état-major de l'entreprise était à bord et fut décimé en l'espace de quelques secondes. Les salariés se sont retrouvés totalement orphelins mais le groupe a survécu.

Depuis, il est d'usage que lors du moindre déplacement, les différents dirigeants d'une entreprise prennent des vols séparés.

Christophe de Margerie s'en est allé seul, avec les trois membres d'équipage de son Falcon.

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