Les négociations de la prise d'otage de l'Hyper Cacher en BD, et le récit d'une survivante d'un cancer méconnu
Dix ans après les attentats de Charlie Hebdo et la prise d'otage à l'Hyper Cacher de Vincennes, sort le roman graphique Janvier. Le jour où nous avons été applaudis ; qui raconte ces événements à travers le regard d’un des policiers du Raid, Frédéric Martin. Cette mission a été sa première en tant que négociateur du Raid, "une belle promesse", se rappelle-t-il.
Pour le scénariste Makyo, le statut de de Frédéric Martin de "négociateur débutant", "confronté à tant de choses" se révèle être du "pain béni [pour lui]". "Il me fallait un héros, et mon héros [était] là", raconte-t-il. Grand lecteur de Charlie Hebdo, Makyo se dit un peu "désespéré" quand il voit que les combats de l’hebdomadaire pour la liberté d’expression est peu à peu oublié voire "remis en question" par certains.
"En tant que négociateur, on négocie comme si on allait pouvoir faire sortir l'autre."
Frédéric Martinfranceinfo
Frédéric Martin revient sur le déroulement de la négociation de l’Hyper Cacher du 9 janvier 2015. Il explique que "ce qui rend difficile la chose, c'est la pression du contexte, la pression des enjeux, la pression de la vie des otages, beaucoup plus que le fait d'échanger avec l'autre". En effet, le contexte faisait que "c'est l’une des rares situations où l'autre [le terroriste] a besoin de parler à la police, et où la police a besoin de parler avec lui. Paradoxal, hein ?", pointe-t-il, l’air presque amusé.
Janvier. Le jour où nous avons été applaudis. (Rocher Eds Du) est disponible dès maintenant en librairie.
Un livre poignant sur la reconstruction après une opération contre le cancer
C’est un cancer peu connu qui a frappé Maguelone Aribaud, journaliste à "ici Occitanie" : un cancer de la langue, qui nécessite une amputation de cet organe. Elle raconte son parcours face à la maladie dans son livre Langue étrangère, et la manière dont elle a réappris à parler, déglutir, mastiquer... "Il a fallu reconstruire ma langue après que la tumeur a été retirée, et c'est un bout de mon avant-bras qui a été prélevé pour reconstruire cette langue, explique la journaliste. Un peu de peau de ma cuisse a été également prélevée pour reboucher le trou de mon avant-bras." Un parcours particulier donc, pour celle qui n’hésite pas à se comparer à l’histoire de Frankenstein ou d’Elephant Man.
"Je suis fascinée parce qu'un petit bout de moi va me reconstruire… et que finalement, tout reste. Ça reste moi, en un peu différent."
Maguelone Aribaudfranceinfo
Une maladie rare, mais qui devient de plus en plus fréquente, pour des causes encore inconnues. "Pour l'instant, il y a plein d'études qui sont évoquées, mais on ne sait pas exactement pourquoi ça augmente, explique la chirurgienne Anne Dupret-Bories qui a accompagné la journaliste tout au long de son opération. On pense que l'alcool et le tabac expliquent peut-être 60% des cas de cancers de la bouche, mais les 40% ne sont pas expliqués par ces facteurs de risque."
Langue étrangère (Books On Demand), à retrouver dès maintenant en librairie.
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