Réouverture imminente de Notre-Dame de Paris et Julien Colonna avec la Corse au cinéma
L’organisation de la réouverture de Notre-Dame de Paris se peaufine, un mois avant sa réouverture, le week-end des 7 et 8 décembre 2024. Allocution du président de la République Emmanuel Macron devant les autres chefs d’Etat et mécènes à l’extérieur de la cathédrale, ouverture des portes par l’archevêque, réveil de l’orgue, et premières messes planifiées. Après ce week-end de réouverture auront lieu huit jours de fête, jusqu’au 16 décembre, et c’est à partir de ce jour que la vie de la cathédrale reprendra son cours normal, avec ses messes habituelles, et un accès gratuit à l’intérieur de la cathédrale.
L’académicien Jean-Marie Rouart salue la décision de ne pas faire payer l'entrée dans la cathédrale. "Je pense que les églises doivent être gratuites. On ne va pas chasser les clochards, les pauvres, de Notre-Dame, ce serait vraiment ridicule", estime-t-il. Pour lui, "les églises doivent être ouvertes à tous". "Faire payer des gens pour entrer dans une église me paraît être une idée qui ne va pas avec ce qu'est le christianisme, continue l'académicien. Au fond, les églises, c'est l'émanation, l'incarnation, l'illustration du christianisme. Et le christianisme, c'est la religion des pauvres, donc des déshérités. Ils doivent pouvoir entrer à Notre-Dame et dans les églises quand ils le veulent."
"Notre-Dame est un symbole."
Jean-Marie Rouartfranceinfo
Celui qui a souvent pris position sur les rénovations apportées à Notre-Dame, réitère sa défense d’une cathédrale qui devrait être rénovée à l’identique. "Avoir refait la flèche comme à l'époque de Viollet-le-Duc, c'est quelque chose de très bien, considère Jean-Marie Rouart. En revanche, [avoir changé] les vitraux, ainsi que l'ameublement, je trouve que c'est une erreur." Ce dernier juge en effet "que les gens ont envie de retrouver l'église qu'ils ont toujours connue", défendant le fait que "le propre d'une religion, c'est le réconfort dans une tradition qui ne bouge pas."
Le royaume des hommes et de la violence
Le film de Julien Colonna, Le Royaume, parle d’une relation père-fille, qui se noue lors d'une fuite, en pleine guerre de clans et règlements de comptes, au cœur de la mafia corse. Il met en scène un casting de non-professionnels, originaires de la région. "L'idée était avant tout de travailler avec des Corses, puisque c'est un narratif corse écrit par un Corse avec des personnages corses", explique le réalisateur Julien Colonna. Le film étant composé de non-dits, et de dialogues à moitié en français, à moitié en corse, il était "impensable" pour le réalisateur "de travailler avec des acteurs qui n'étaient pas corses". C’est donc tout naturellement que Julien Colonna, afin de trouver les perles rares qui pouvaient incarner les deux personnages principaux, s’ouvre "au reste de la société", en ayant recours au casting sauvage.
Le duo d'acteurs est marquant, d’autant plus par la présence du personnage féminin, Lesia, que Julien Colonna dit avoir choisi sciemment, en concertation avec Jeanne Herry, coautrice de ce film. "Très rapidement, la question s'est posée, est-ce qu'on devait choisir un jeune garçon ou une jeune fille ? Et la jeune fille nous paraissait être plus intéressante, compte tenu du fait qu'on est plongé dans un monde d'adultes opaque, extrêmement sombre et essentiellement masculin. Cette figure nous permettait donc un contraste qui me paraissait assez saisissant et intéressant, que j'ai ensuite confronté avec ma coautrice Jeanne Herry, qui est allée aussi dans mon sens", raconte le réalisateur.
"Mon passif familial m’a donné de l'appétence pour des histoires assez fortes, ainsi qu’un goût pour le drame."
Julien Colonnafranceinfo
Julien Colonna est l'héritier d’une histoire familiale qui n'est pas anodine, puisqu'il est le fils de Jean-Jérôme Colonna, un des parrains de la mafia corse des années 1970 aux années 2000. Attention néanmoins à ne pas y voir un récit autofictionnel, précise le cinéaste. "J’ai forcément emprunté à ma famille, et à la relation filiale que j'ai eue avec mes parents. J'y ai puisé dans la véracité d'un contexte qui m'était connu pour créer cette histoire, mais j'ai toujours voulu créer une pure fiction de cinématographie, et c'est ce qu'on a essayé de faire avec Jeanne Herry."
Le Royaume, à retrouver en salle dès le mercredi 13 novembre 2024.
Une émission avec la participation d'Anne Chépeau et Thierry Fiorile, journalistes au service culture de franceinfo.
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