Un hommage à Marisa Paredes, le bilan sévère du Pass Culture, Richard Gere pour "Oh, Canada", et Barry Jenkins pour "Mufasa"

Tout public, mardi 17 décembre 2024, commence par un hommage à Marina Paredes. Sébastien Cavalier, le président de la SAS Pass Culture, répond ensuite au rapport de la Cour des comptes, avant les sorties cinéma de la semaine : Richard Gere pour "Oh, Canda" et Barry Jenkins pour "Mufasa : Le Roi Lion".
Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Marisa Paredes dans "Talons aiguilles", Richard Gere dans "Oh Canada" et l'affiche de "Mufasa : Le Roi Lion". (ARCHIVES DU 7E ART / PHOTO12 VIA AFP - ARP SELECTION - THE WALT DISNEY COMPANY)

Tout Public commence par rendre hommage à l’actrice espagnole Marisa Paredes, égérie de Pedro Almodovar, morte à 78 ans. Thierry Fiorile retrace son parcours, de sa naissance dans une famille ouvrière à ses rôles dans les films d’Almodovar, dont celui de Becky dans Talons Aiguilles en 1991.

Le Pass Culture dans une impasse ?

Le rapport de la Cour des comptes sur le Pass Culture est tombé : 244 millions de budget annuel, avec 84% des jeunes de 18 ans ayant activé leur pass, mais seulement 68% des catégories populaires. La démocratisation de la culture n’est donc pas au rendez-vous, avec par ailleurs l’achat de livres qui arrive en tête, avec pour premier bénéficiaire la Fnac, suivi par le cinéma et la musique, avec tout de même 16 millions d’euros ayant servi à financer des entrées pour des escape games, et enfin, seulement 1% des réservations consacrées au spectacle vivant. Une dépense bien trop élevée par rapport aux effets escomptés du pass, qui vise à ouvrir le jeune public à de nouvelles pratiques culturelles. Or, le dispositif ne semble pas remplir cet objectif de diversification.

Un constat que Sébastien Cavalier, président de la SAS Pass Culture, nuance. "Quand on regarde les études que nous faisons à la sortie des jeunes du Pass Culture, on voit que les lignes bougent. Beaucoup de jeunes ont découvert des librairies, des cinémas et ont fait évoluer leurs pratiques", partage-t-il, insistant sur l'importance d'inscrire un tel dispositif "dans le temps", indiquant que "trois ans, c’est une période un peu courte".

"Le Pass Culture est d’abord le miroir de la réalité des pratiques des jeunes."

Sébastien Cavalier

franceinfo

Des pratiques qui peuvent ne pas sembler légitimes pour certains, mais qu’il est "pour autant important de reconnaître et de considérer". Ce dernier explique que c’est à travers un processus de "considération" et de "confiance" que les jeunes développent une "participation très active" et arrivent à "sortir de leur zone de confort".

Sébastien Cavalier semble par ailleurs plutôt confiant concernant l’avenir du Pass Culture, la ministre Rachida Dati dans sa réponse à la Cour des comptes ayant évoqué un souhait de le maintenir et de le faire évoluer, "ce qui est normal et qui est dans l’ADN du pass, puisque depuis l’expérimentation, il a déjà beaucoup évolué", fait-il remarquer. Rachida Dati ayant par ailleurs exprimé le souhait d’apporter une gratification aux jeunes ayant le moins de moyens financiers, il explique que la SAS Pass Culture travaille justement à ce que ces nouvelles exigences entrent "dans l’équation budgétaire que nous connaissons tous", faisant écho à la crise budgétaire actuelle.

Oh, Canada et Mufasa : les sorties cinéma de la semaine

Richard Gere revient sur les écrans de la même manière qu’il a marqué le grand public il y a 44 ans avec American Gigolo de Paul Schrader, retrouvant ce dernier dans Oh, Canada. L’acteur y incarne un grand documentariste, très malade, dont l’un des anciens élèves veut recueillir la parole avant qu’il ne soit trop tard. Toutefois, celui-ci ne répond pas aux questions, sa mémoire s’égare. Submergé par l’émotion, il atomise les faits. Une situation qu’a vécue Richard Gere lui-même avec son propre père. L’acteur confie en effet que les derniers souvenirs racontés par son père "étaient complètement faux", précisant que ce n’était pas les faits qui étaient importants pour lui, "ce qui l’était, c’était l’émotion, le sentiment, l’expérience qu’il vivait". C’est ce rapport aux souvenirs que souhaitait exprimer l’acteur dans le personnage qu’il incarne, explique l'acteur.

"Ce sont les émotions, l'expérience que l'on vit qui sont plus pertinentes, c'est ce que mon personnage essaie d'exprimer."

Richard Gere

franceinfo

Richard Gere raconte par ailleurs une expérience de tournage courte, mais bien menée, par le réalisateur Paul Schrader, dû au petit budget dont il disposait. Les 17 jours de tournage n’ont pas semblé poser problème pour lui, qui dit "aimer tourner vite". "Paul sait exactement le nombre de pages qui correspondent à un calendrier pour un budget donné, il n'y a rien de superflu. Rien n'a été laissé de côté. Tout ce que nous avons tourné est là."

À l’affiche cette semaine également, Mufasa : Le Roi Lion, une histoire originale, préquelle de la genèse de Mufasa, le père de Simba, héros du film d'animation à succès de chez Disney Le Roi Lion, sorti il y a maintenant 30 ans, et qui continue à toucher les générations d’enfants qui se succèdent. Le réalisateur Barry Jenkins, à qui on doit entre autres le film Moonlignt, dit avoir été immédiatement séduit par le scénario. "Le scénariste Jeff Nathanson a fait un super boulot pour donner vie à ses personnages d'une manière fraîche et neuve, tout en gardant à l'esprit que depuis 30 ans, les spectateurs ont développé une vraie relation à ces personnages, explique-t-il. Donc une bonne partie du travail était déjà faite dans le script". Un scénario qui a notamment séduit le réalisateur pour son traitement de la parentalité et de la transmission. "Je trouve très intéressant qu'à cause de ces différences dans leur éducation, Mufasa devienne la meilleure version de lui-même, et Scar la pire. C’est une vraie tragédie", partage Barry Jenkins.

Oh, Canada, et Mufasa, Le Roi Lion, en salle à partir du mercredi 18 décembre 2024.

Une émission avec la participation de Yann Bertrand, Thierry Fiorile et Matteu Maestracci, journalistes au service culture de franceinfo.

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