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Toute dernière fois. 1990, la dernière fois que Yannick Noah a joué à Roland-Garros

Tout l'été, nous revenons sur ces moments où l'histoire s'achève. Le 2 juin 1990, Yannick Noah quitte le tournoi de Roland-Garros en 16e de finale.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Yannick Noad perd le match 7/6, 6/4, 4/6, 6/3 face à Guillermo Perez Roldan en 16e de finales au tournoi de Roland Garros, le 2 juin 1990. (DERRICK CEYRAC / AFP)

Le court central est son jardin, le lieu de ses plus grandes joies, de ses plus grandes peines. Il y a bien sûr le 5 juin 1983, les genoux qui tombent sur l’ocre, les bras qui entourent le père, la main qui tend la coupe.

Yannick Noah est chez lui. Le stade est toujours plein quand il joue. Même quand il finit tard le soir ses rencontres épiques. Le début de cette saison 1990 est tonitruant. Yannick est de retour. Il a travaillé comme jamais depuis 1983. Il gagne à Sydney en battant Ivan Lendl puis atteint les demi-finales de l’Open d’Australie. Mais la machine se dérègle. Les mauvais résultats s’enchaînent. Noah arrive à Roland-Garros sans repère sur terre battue cette année-là. Mais il y a toujours l’espoir de la magie. L’espoir que soudain le slice soit suffisamment profond pour offrir une volée facile, qu’il soit impassable, qu’il étouffe son adversaire.

Un troisième tour périlleux

Les premiers tours n’ont rien de rassurants. Cinq sets contre un obscur qualifié espagnol, Francisco Clavet, au premier tour. Quatre sets au tour suivant contre un faible joueur canadien, Andrew Sznajder. Le troisième tour est autrement plus périlleux, puisque se présente un spécialiste de la surface, l’Argentin Guillermo Perez Roldan, vainqueur de Roland-Garros junior en 1986 et 1987 et quart de finaliste chez les séniors l’année suivante. Le type de joueur qui peut faire durer l’échange. Le type de joueur que Noah déteste.

Battu en quatre sets, Noah est au micro de Patrick Chêne et Daniel Casals à l’issue de la rencontre :

Yannick Noah : "Je joue pour les moments que le tennis peut m'apporter. Je joue pour ces émotions. J'ai joué un premier tour contre un gars qui était 180e joueur mondial et je me suis senti comme un vainqueur de Roland-Garros. Donc je joue pour ces moments là. C'est sûr que plus on joue de matchs plus il y a des moments comme ça. Maintenant le tournoi est terminé, il faudra rêver d'autres tournois."

Patrick Chêne : "Vous revenez l'année prochaine, Yannick ?"

Yannick Noah : "J'espère."

Yannick Noah n'a plus envie

Yannick Noah l’ignore encore mais il s’agit de son dernier match en simple à Roland-Garros. La machine est cassée. L’envie est passée. Ne reste que la tristesse d’enchaîner les défaites au premier tour. Il arrête sa carrière de joueur en 1991. Il reviendra à Bercy, histoire de battre Santoro et d’enterrer ses rêves de finale de coupe Davis. Parce que Noah, nouveau capitaine de l’équipe de France, s’apprête à faire vivre l’une des plus grandes émotions du sport français. En décembre, avec ses copains Leconte et Forget, il remporte la Coupe Davis face aux Etats-Unis de Sampras et Agassi.

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