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Défilé du 14 Juillet : les armes du passé et du futur

Jeudi prochain aura lieu le traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs Élysées. L’occasion également de se souvenir qu’il y a cent ans, en 1916, a eu lieu la bataille de la Somme, la plus sanglante de l’histoire.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (© Dassault)

La bataille de la Somme aura duré six mois, pour rien, sans vainqueurs, ni vaincus

Mais elle aura fait plus d’un million de victimes de part et d’autre, dont des Australiens et Néo-Zélandais, pays invités à l'occasion du traditionnel défilé cette année.

 

Cette cérémonie commencera par un défilé aérien, or c’est justement pendant la première guerre mondiale qu’est née une véritable force aérienne. A cette époque les pilotes étaient des cavaliers, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on monte toujours dans les avions par le côté gauche, y compris pour les passagers aériens qui peut être, partent en vacances aujourd’hui !

 

De quelques dizaines d’avions en 1914, il s’en est  construit plus de 200 000 quatre ans plus tard, tous belligérants confondus.  Le général Denis Mercier, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, aujourd’hui commandant interallié au sein de l’OTAN, nous explique que tout a été inventé pendant la 1ère guerre mondiale : les bombardements, les techniques de chasse,  les observations aériennes, les vols de nuit…

 

Aujourd’hui  on parle de plus en plus de drones, lesquels pour l’instant ne sont pas armés en France, contrairement à d’autres pays

Mais ils participent à l’observation et au renseignement, éléments essentiels des guerres d’aujourd’hui. Le Général Patrick Charaix ancien commandant de la force aérienne stratégique, nous explique que les guerres aujourd’hui sont surtout technologiques et basées sur le renseignement.  

 

Ecouter l'Interview du général Patrick Charaix
 

 

Mais ces renseignements bien qu’ils soient protégés sont diffusés par satellite, donc vulnérables.

 

"Les enjeux futurs se passeront dans l’espace, en détruisant les satellites de communication, on prive l’adversaire de beaucoup de moyens d’actions".

 

Des satellites ont déjà été détruits, mais cela s’est retourné contre les auteurs car les milliers de débris ont eux-mêmes endommagé leurs propres satellites, alors on se tourne plutôt vers les brouilleurs de fréquence à haute intensité.

 

Star War n’est pas si loin

On a vu dernièrement que des canons lasers installés sur des navires de guerre détruisent des cibles à des kilomètres. On pourrait être tentés, à terme, d’en installer dans l’espace, malgré des accords internationaux. Cela voudrait dire qu’on pourrait détruire n’importe qui, n’importe où, à tout moment…

 

Nous verrons également sur les Champs-Élysées, défiler des  blindés, qui d’ailleurs ont fait leur apparition il y a 100 ans lors de cette bataille de la Somme. Une invention de la guerre de 14, au même titre que les sous-marins ou les porte-avions.

 

Aujourd’hui les chars sont capables de tirer tout en roulant avec une précision redoutable. Des technologies à la hauteur de leur coût : 3 à 6 millions d’euros. Le Général Ract-Madoux, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, gouverneur des invalides nous explique que les véhicules blindés ont plus que jamais leur place dans les conflits actuels, on le voit en Irak, en Syrie avec les groupes islamistes.

Il existe depuis peu, des chars redoutablement armés, et télécommandés à distance

Et pour les fantassins de véritables mules mécaniques autonomes à 4 pattes qui portent le matériel dans des terrains où on ne pourrait même pas rouler.  Ils peuvent suivre le fantassin dans des terrains escarpés.

Grande absente sur les Champs-Élysées, mais bien présente sur les théâtres d’opération, la marine nationale

Mais elle est quand même à l’honneur puisque l’Australie, pays invité, a dernièrement commandé des sous-marins à la France pour 37 milliards d’euros, à ce prix-là on peut se fendre d’une invitation, mais là aussi on commence à voir apparaitre des bâtiments de guerre autonomes, sans personne à bord, capable de rester des mois à chasser les mines par exemple, ou faire de l’observation.

 

Michel Polacco, spécialiste aéronautique et défense au sein de Radio France, nous explique que les guerres frontales dites "symétriques" seront de plus en plus rares, en revanche les guerres "asymétriques" que l’on voit au Proche-Orient, seront de plus en plus basés sur les drones et le renseignement : une guerre technologique, qui vient en appui d’une bataille de terrain.

 Plus que jamais la phrase de Clément Ader, l’inventeur de l’avion, n’a jamais été aussi vrai : "Qui aura la maitrise du ciel, aura la maitrise du monde ".

 

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