Colombie : la chambre des représentants porte l'estocade à la corrida
Après 10 ans de lutte et d'argumentation pour faire changer les mentalités sur le bien-être animal en Colombie, les défenseurs de cette loi savourent cette victoire, alors que les différents projets de loi avaient été abandonnés 14 fois. Le texte doit encore passer par une relecture au Sénat et être ensuite validé par le président Gustavo Petro, mais ces deux étapes sont considérées comme des formalités. Les corridas sont interdites depuis 2020 à Bogota et Medellin et elles le seront désormais sur l'ensemble du territoire dès 2027.
Une période de transition devra, en effet, être respectée, parce que dans certaines régions, une grande part de l'économie repose sur l'industrie taurine, notamment autour des villes de Cali et de Manizales. L'élevage et les "fiestas bravas" représentent 1 200 emplois directs et 15 000 emplois informels.
Mais le député colombien promoteur de la loi d'interdiction affirme que d'autres villes ont déjà des alternatives. "Cette activité taurine est saisonnière et elle dure moins de sept jours par an ! Imaginez ce que pourraient devenir ces espaces, des centres culturels ou des salles de concert. Regardez ce qui a été fait à Cartagène. La Serrezuela emploie aujourd'hui 500 personnes et c'est un centre commercial avec des emplois permanents et formels".
Un changement culturel profond
L'argument économique de ceux qui défendaient la pratique de la corrida n'a pas pesé lourd et l'approbation de cette loi révèle un changement de mentalité, une transformation culturelle et une étape incontournable pour parvenir à la "Paix totale".
Le groupe parlementaire qui a porté ce texte estime que les images de maltraitance, de torture animale et de sang des corridas, maintiennent le pays dans une atmosphère de violence dont il cherche à sortir, face à la guérilla des Farc et la guerre contre les narcotrafiquants.
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