Dix ans après, la Libye accueille ses premiers touristes européens
Les premiers touristes européens ont fait leur retour dans une Libye post-guerre civile. Signe que la situation s'est améliorée, même si la stabilisation complète du pays n'est pas pour demain.
Ils sont une centaine environ. Du jamais-vu depuis dix ans. Des touristes européens, français, italiens et suisses ont voyagé dans des conditions très strictes avec le soutien des autorités libyennes de Tripoli. Un chiffre loin des 110 000 touristes étrangers qui avaient visité la Libye en 2010, avant la révolution et la chute de Kadhafi. Une façon pour les autorités d'envoyer un message d'espoir.
Pour se rendre dans la ville fortifiée et l'oasis de Ghadamès, surnommée la "perle du désert", ces voyageurs ont circulé à bord de véhicules 4x4, escortés en permanence par des policiers qui ne les ont pas quittés des yeux. Le groupe de touristes européens est arrivé à un poste frontière avec la Tunisie, avant de s'élancer à la découverte du désert libyen.
Même si la sécurité reste précaire dans ce grand pays désertique, des signes d'un retour à une situation presque normale montrent que la Libye sort lentement de la guerre civile. La ligne aérienne entre la capitale Tripoli et Benghazi à l'est a redémarré. La route côtière qui relie les deux villes a rouvert cette été. La Libye a commencé sa reconstruction. Les coupures d'électricité sont encore nombreuses mais symboliquement, le premier grand salon du BTP, s'est tenu à Tripoli début octobre.
Un test politique crucial
L'avenir immédiat du pays est suspendu au processus électoral, avec une élection présidentielle prévue le 24 décembre prochain et des législatives qui auront lieu un mois plus tard. C'est la dernière phase de la transition. Près de trois millions de Libyens sur une population d'environ sept millions sont appelés aux urnes.
Le rendez-vous est crucial pour le pays. Si ces deux élections se déroulent selon le calendrier fixé, sans violence et surtout si les candidats reconnaissent le verdict des urnes, la Libye aura franchi un pas important sur la voie de la stabilité. Une conférence internationale aura d'ailleurs lieu le 12 novembre prochain à Paris pour soutenir cette phase décisive et débattre du départ des troupes étrangères, notamment turques et russes.
En revanche, en cas de dérapage du processus électoral, le pays pourrait alors replonger dans le chaos. Et les touristes ne seraient pas prêts d'admirer de nouveau la cité antique de Leptis Magna, joyau de l'empire romain.
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