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Élections au Danemark : consensus politique pour une immigration stricte

La Première ministre danoise joue son avenir politique lors d'élections législatives au résultat incertain. Si la gauche est opposée à un bloc réunissant droite et extrême-droite, tous s'accordent sur la politique migratoire.

Article rédigé par Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jakob Ellemann-Jensen, président du Parti libéral du Danemark, Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark et présidente des sociaux-démocrates, et Soren Pape Poulasen, président du Parti populaire conservateur, au débat pour les élections législatives danoises, le 16 octobre 2022.  (MADS CLAUS RASMUSSEN / RITZAU SCANPIX / MAXPPP)

Dans un pays où 11 % de la population est d'origine étrangère – dont près de 60 % venant d'un pays non-occidental –, la question de l'immigration a longtemps été un sujet polémique. Aujourd'hui, les partis danois sont favorables à l'unisson à une politique de rigueur en matière migratoire : désormais, gauche et droite veulent une stricte limitation du nombre d'étrangers s'installant au Danemark. La Première ministre sortante social-démocrate Mette Frederiksen y voit une nécessité pour maintenir "l'État providence", un système à la fois généreux et très coûteux, qui place le Danemark en tête des prélèvements obligatoires les plus lourds de l'Union européenne, juste devant la France.

L'autre crainte des pouvoirs publics ces dernières années est la création de ghettos, notamment au sein de la communauté musulmane. Il y a un an et demi, le Danemark avait adopté une loi autorisant la délocalisation des demandeurs d'asile en dehors du continent européen. Début septembre, un accord avec le Rwanda a été trouvé pour y envoyer des migrants, dans la veine de celui passé au printemps dernier entre le Royaume-Uni et les autorités rwandaises.

Un paysage politique éclaté

Le parti social-démocrate de la Première ministre sortante a annoncé la semaine dernière un plan d'augmentation des salaires des fonctionnaires et des infirmières.
La cheffe du gouvernement s'appuie aussi sur les mesures destinées à faire face à l'inflation. Si elle a un bon bilan dans la lutte contre la pandémie de Covid, Mette Frederiksen a toutefois connu un revers politique après avoir ordonné l'abattage – pour des raisons sanitaires – de 15 millions de visons, décision contestée sur le plan légal. La droite, elle, fait campagne sur les baisses d'impôts et sur le renforcement du système de santé.

58 % des Danois jugent que Mette Frederiksen est la mieux placée pour diriger le pays. Mais les forces politiques au Danemark sont très dispersées : une douzaine de partis au total peuvent espérer obtenir des sièges au Parlement. L'une des têtes d'affiche est l'ancien Premier ministre Lars Rasmussen, qui a gouverné entre 2009 et 2001, puis de 2015 à 2019. Issu du parti libéral, il a créé sa propre formation Les Modérés qui, comme son nom l'indique, se situe au centre de l'échiquier politique. Lars Rasmussen sera peut-être le faiseur de roi, puisqu'il ne s'est pas encore prononcé sur une éventuelle alliance avec la droite ou la gauche. Sur le papier, aucun des deux blocs ne serait en mesure d'obtenir une majorité solide au Parlement.

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