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En Irlande du Nord, les orangistes protestants marchent pour se souvenir d'une bataille contre les catholiques

Comme tous les ans en Irlande du Nord, les orangistes protestants défilent le 12 juillet dans Belfast, la capitale, en souvenir d'une bataille remportée contre les catholiques en 1690. L'évènement se termine souvent par des affrontements.
Article rédigé par franceinfo, Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un Orangiste lors de la manifestation de 2012 à Belfast. (Nathanaël Charbonnier)

C'est une tradition annuelle en Irlande du Nord, notamment à Belfast : la ville se pare d'orange pour un défilé assez unique, celui des orangistes protestants. Le 12 juillet, toute la journée, ils vont traverser la cité dans les deux sens pour commémorer la bataille de Boyne en 1690, soit la victoire des protestants du roi Guillaume d'Orange sur les catholiques du roi Jacques II d'Angleterre. La Boyne est une rivière qui coule à une trentaine de kilomètres de Belfast.

Cette marche est en réalité la synthèse d'une somme de défilés qui ont lieu en Irlande du Nord à partir du mois d'avril, mais c'est la plus connue parce que c'est la plus grosse. Suivant les époques, cette marche a été plus ou moins importante, mais elle reste ancrée dans l'histoire des Nord-Irlandais.

Une manifestante lors de la marche des Orangistes en 2012 à Belfast. (Nathanaël Charbonnier)

Les manifestants portent du orange

Pour l'évènement, les hommes enfilent un costume noir et des gants blancs, tandis que les femmes portent des teintes similaires, plutôt des robes sombres. Toutes et tous arborent des écharpes orange,  aux couleurs de leur roi Guillaume d'Orange. Le cortège est composé de différentes loges, qui représentent des quartiers, des villages. Chacune a sa musique, ses armoiries et ses représentants et chaque groupe part l'un après l'autre.

La marche commence dans le centre-ville et traverse tout Belfast jusqu'à un champ qui se trouve à la sortie de la ville, et où un grand pique-nique est organisé. Tout le long du parcours, les Nord-Irlandais qui ne participent pas directement à la marche s'installent pour regarder le défilé : c'est à l'anglaise, on vient en famille avec ses chaises pliantes, sa petite table et surtout ses sandwichs et son alcool.

La marche s'accompagne régulièrement de violences

Pour comprendre pourquoi cette marche fait parler d'elle, il faut évoquer deux choses : le fond et la forme. Sur le fond, elle est ressentie par certains comme une provocation, car tous les ans les protestants traversent les quartiers catholiques. C'est un peu comme si chaque année ils passaient pour les narguer en rappelant qu'il y a plus de 300 ans, ce sont eux qui ont gagné la guerre, et cela irrite les catholiques.

Sur la forme, c'est une journée ou l'on boit beaucoup. En fin d'après-midi, lorsque la marche rentre dans le centre-ville, les esprits sont échaudés par l'alcool, et c'est souvent à ce moment-là que les bagarres éclatent. Le plus impressionnant, outre la journée du 12 juillet, c'est la veille, puisque Belfast est désert : d'un côté les protestants préparent leur défilé, de l'autre, une majorité de catholique quitte la ville avant la marche.

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