Cet article date de plus d'un an.

Le réchauffement des océans, signal du dérèglement climatique

Le service européen Copernicus annonce ce mercredi que les océans ont connu leur mois de mai le plus chaud jamais enregistré. Ils absorbent 90% de l'augmentation de chaleur causée par les activités humaines.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Fonds océaniques au large du Costa Rica, avril 2023. Photo d'illustration (FLORIAN LAUNETTE & MEGANE CHENE / MAXPPP)

La journée mondiale des océans a lieu jeudi 8 juin. Elle doit permettre de sensibiliser à la préservation de la biodiversité et des ressources océaniques. La tendance est d'ores et déjà inquiétante puisque la surface des océans vient de connaître son mois de mai le plus chaud jamais enregistré, indique mercredi 7 juin le service européen Copernicus.

>> Réchauffement climatique : le coup de chaud à la surface des océans est une "bombe à retardement"

Les scientifiques européens se basent sur des milliards de mesures provenant de satellites, mais aussi de navires, d'avions ou de stations météorologiques à travers le monde. Il s'avère que la température moyenne à la surface des océans en mai était d'environ 19,7°C, soit 0,26°C au-dessus de la moyenne. L'océan, à l'image d'une éponge, a absorbé environ 90% de l'augmentation de chaleur causée par les activités humaines. Son réchauffement cause "des effets en cascade sans précédent" comme la fonte des glaces, l'élévation du niveau de la mer, des vagues de chaleur océaniques et l'acidification des océans. La capacité des océans à absorber le CO2 diminue également.

Le phénomène El Niño pourrait considérablement renforcer cette tendance dans les mois à venir. C'est un phénomène climatique qui aboutit à une augmentation des températures avec deux effets. Il provoque des sécheresses accrues dans certaines parties du monde et des baisses de températures dans d'autres. Or, l'organisation météorologique mondiale prévoit le retour d'El Niño d'ici la fin de cet été. Il faut donc s'attendre à des pluies plus fortes en Amérique du Sud, mais aussi à des sécheresses encore plus grandes sur le front Est de l'Afrique. 

Au pôle Nord, les glaces de mer pourraient disparaître l'été dès 2030

Cette hausse de la température des océans n'est pas le seul signal inquiétant. Concernant la fonte de l'Arctique, par exemple, certains chercheurs annoncent la fin des glaces de mer en été au pôle Nord dès 2030. Parmi les autres tendances qui n'annoncent rien de bon pour le climat, il y a la destruction des récifs coralliens, la disparition des gros poissons ou encore la pollution plastique. 

La journée mondiale des océans 2024 risque donc d'être encore plus sombre alors qu'actuellement, les indigènes brésiliens luttent déjà pour sauver leur forêt d'Amazonie, que la famine pousse les populations de l'est de l'Afrique à se déplacer et que de son côté, le Canada est confronté à l'un des printemps les plus catastrophiques sur le front des incendies, avec la quasi-totalité de ses provinces concernées par des feux gigantesques, qui ont forcé des dizaines de milliers de personnes à évacuer ces dernières semaines. 

>> Climat : les effets du réchauffement se sont accélérés dans presque tous les domaines en 2022, alerte l'Organisation météorologique mondiale

Le système arrive donc au bout, avec une planète qui se meurt, mais dans le même temps, certains se réjouissent de la reprise du secteur du transport aérien qui fleurte avec ses records de 2019. Des lignes de trains sont supprimées au profit de l'avion. RTE annonce aussi mercredi 7 juin que les besoins en électricité vont exploser en France d'ici 2035, sans compter que la population mondiale ne cesse de croître, causant encore plus de destructions de la planète. 

Les journées mondiales et les constats sont essentiels mais insuffisants. Une sévère remise en question est nécessaire puisque les décisions qui ne sont pas prises aujourd'hui avec modération, seront imposées demain par la nature.

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.