Paris 2024 : aux JO de 1972 à Munich, l'attaque terroriste qui marque l'olympisme

Cette année-là, en Allemagne, les Jeux sont endeuillés par l'attentat terroriste d'un commando palestinien. Onze Israéliens sont pris en otages et l'attaque se solde par un bain de sang.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le drapeau israélien flotte en berne parmi les drapeaux nationaux déployés au stade olympique lors des Jeux olympiques de Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 10 septembre 1972. (AFP)

En 1972, en pleine guerre froide, la République fédérale d’Allemagne accueille les XXe Jeux olympiques à Munich. Le gouvernement allemand veut faire oublier le triste souvenir de l'édition de Berlin en 1936 organisée par Hitler. Mais la terreur va ensanglanter cet événement planétaire. Le 5 septembre 1972 au petit matin, des terroristes palestiniens, habillés en tenues sportives, s'infiltrent dans le village olympique. Les organisateurs ont choisi de ne pas mettre en place de mesures de sécurité lourdes pour se démarquer des Jeux de la honte de 1936. Aucune patrouille de policiers armés ne quadrille le village olympique.

En pénétrant dans le pavillon de l'État hébreu, le commando palestinien abat trois athlètes israéliens et en prend onze autres en otages. Les terroristes se revendiquent du groupe Septembre Noir, en référence à l'expulsion des groupes armés palestiniens de Jordanie en septembre 1970. Les ravisseurs exigent la libération de 230 prisonniers palestiniens des prisons israéliennes. Les négociations durent toute la journée.

Onze otages, un policier allemand et cinq terroristes tués

La scène finale du drame se joue à l'aéroport de Munich. Un accord est trouvé et, dans la soirée, les terroristes et leurs otages sont transférés en hélicoptère en direction d'un aéroport militaire. Un avion les attend pour décoller vers Le Caire. Mais avant qu'ils n'embarquent, la police allemande lance un assaut. Mal préparée, l'opération de libération est un fiasco et se solde par un bain de sang : les 11 otages israéliens sont tués, quatre d'entre eux ont été abattus par les terroristes, cinq membres du commando palestinien et un policier allemand sont aussi tués.

Les services secrets israéliens n'auront alors de cesse que de traquer les auteurs palestiniens responsables de cette prise d'otages. La Première ministre, Golda Meir, et les plus hauts responsables de l'État hébreu lancent l'opération "colère de Dieu", une chasse à l'homme sans répit pour neutraliser tous ceux qu’ils estiment coupables de la tragédie.

Durant des années, une équipe spéciale du Mossad va parcourir l’Europe pour traquer et éliminer les membres du commando de Munich, plus d'une douzaine d'entre eux seront éliminés.

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