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Ukraine : une lueur d'espoir dans les négociations ?

Malgré les bombardements qui se poursuivent, les pourparlers entre Kiev et Moscou ont changé de ton ces dernières heures. La Russie parle d'un compromis possible, qui serait la "neutralité" de l'Ukraine.

Article rédigé par franceinfo - Bertrand Gallicher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
VRAI OU FAKE : les ambassades russes justifient la guerre   (MIKHAIL KLIMENTYEV / SPUTNIK)

S'agit-il d'une nouvelle manœuvre du Kremlin ? Les discussions en tout cas semblent prendre une nouvelle tournure. Même si l'Ukraine rejette l'idée de devenir un pays neutre sur le modèle suédois ou autrichien, et réclame des garanties de sécurité absolues face à la Russie, le sujet est sur la table. Les exigences de Moscou ne sont plus celles du début de la guerre, quand le Kremlin déniait à l'Ukraine le droit d'exister.

Il y a des signaux de part et d'autre, depuis la reprise des négociations en visioconférence, lundi 14 mars. Volodymyr Zelesnky s'est déjà dit prêt à renoncer à l'adhésion de son pays à l'Otan, une ligne rouge pour les Russes.Reste à savoir comment assurer la sécurité de l'Ukraine en dehors de l'Alliance atlantique.

La "neutralité à la suédoise ou à l'autrichienne" en question

La neutralité peut être permanente ou appliquée spécifiquement à un conflit. Dans le cas de l'Autriche, ce statut neutre est inscrit dans la loi constitutionnelle de 1955, ainsi qu'en droit international, c'est-à-dire notifié aux autres États. Pourtant en devenant membre de l'Union européenne 40 ans plus tard, l'Autriche – censée participer à la sécurité et à la défense commune – n'est plus vraiment neutre. De même que la Suède, officiellement non-alignée et neutre jusqu'en 1992, qui a adhéré à l'Union européenne en même temps que l'Autriche. Les deux pays ne sont pas membres de l'Otan et ont longtemps négligé leurs dépenses militaires, une lacune qu'ils veulent combler depuis l'invasion de l'Ukraine.

Négocier avec l'Ukraine et non l'écraser

L'explication la plus plausible du possible revirement du Kremlin est l'enlisement des forces russes sur le terrain. Vladimir Poutine en est conscient, qui a tenté de se justifier cet après-midi à la télévision en assurant que l'opération militaire en Ukraine est un succès. Ce que contredisent tous les experts, puisque la progression des troupes russes est lente avec des pertes élevées en hommes et en matériel.

Face à la bronca internationale, le président russe se sent même obligé de lancer de nouvelles accusations contre l'Ukraine qui selon lui préparait une attaque visant la Crimée et le Donbass. Les négociations sont donc utiles au Kremlin, qui cherche à sortir du bourbier ukrainien. À moins que Moscou n'espère juste gagner du temps pour réorganiser son invasion. La Russie est de plus en plus isolée dans le monde. La Cour Internationale de Justice vient d'ordonner au Kremlin de suspendre son attaque, décision purement symbolique mais prononcée par le plus haut tribunal des Nations-Unies.

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