Sebastiao Salgado : "La photographie est un langage universel"
Genesis présente 245 photographies, le fruit de huit ans de
travail et d'une trentaine de voyages à travers le monde, selon un parcours en
cinq chapitres géographiques ("Aux confins du Sud", "Sanctuaires
naturels", "Afrique", "Terres du Nord", "Amazonie
et Pantanal").
"Toutes les photographies que j'ai faites sont une
partie importante de ma vie. Nous avons commencé un projet environnemental au
Brésil en replantant un morceau de la forêt atlantique, et aujourd'hui nous
avons planté à peu près deux millions d'arbres. C'est en faisant ce projet que l'envie
est venue de photographier la nature, " explique Sebastiao Salgado.
Son parcours
Au départ rien ne le prédisposait à la photographie. Economiste
de formation, il est diplômé de l'Université de São Paulo et de la Vanderbilt
University. A partir de 1969, il suit à Paris des cours de statistiques et
prépare un doctorat d'économie agricole. Il travaille pour le ministère
brésilien des Finances puis à Londres pour l'Organisation internationale du
café. En 1973, brusque changement de carrière : il décide de se consacrer
à la photographie. Il intègre successivement les agences Sygma (1974-1975),
Gamma (1975-1979) et Magnum (1979-1994). En 1994, il fonde avec sa femme Lélia
Wanick Salgado une agence exclusivement dédiée à son travail, Amazonas images.
"J'ai découvert la photographie très tard, alors que
je préparais un doctorat en économie à Paris. Ma vie a commencé à changer à
partir du moment où j'ai commencé à regarder dans le viseur d'un appareil. De
retour à Londres, la photographie m'a donné plus de plaisir que les rapports d'économie.
Je suis donc retourné en France et j'ai commencé ma vie de photographe. "
La photographie
Auteur de reportages d'actualité - sur les guerres d'Angola
et du Sahara Espagnol, la prise d'otages d'Entebbe ou la tentative d'assassinat
de Ronald Reagan – il s'investit en parallèle dans des projets personnels à
long terme, objets de publications et d'expositions. Il arpente l'Amérique
latine de 1977 à 1984 pour documenter les résistances culturelles paysannes et
indiennes (Autres Amériques, 1986) et parcourt 26 pays de 1986 à 1992 pour
rassembler les photographies de la série La Main de l'homme (1993) consacrée à
la fin du travail manuel. Témoin des vies humbles et difficiles, il s'intéresse
aux victimes de la famine (Sahel : l'homme en détresse, 1986), aux paysans
brésiliens sans terre (Terra, 1997) ou encore aux mineurs (Serra Pelada, 1999).
On est dans un monde de l'image et de l'image qui bouge,
mais la force de la photographie reste intacte. "La photographie est un
langage universel. Ce que l'on écrit en photographie, on peut le lire en France,
en Chine, au Japon sans filtre dessus, sans traduction, " explique
Sebastiao Salgado.
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