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Vous en parlerez aujourd'hui. Le cas Leonard de Vinci embrouille les relations entre la France et l'Italie

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, la menace que fait peser l'Italie sur une retrospective Léonard de Vinci au Louvre.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Une femme regarde un autoportrait de Léonard de Vinci à la bibliothèque de Turin (Italie). (MARCO BERTORELLO / AFP)

La nouvelle secrétaire d'Etat à la Culture du gouvernement Italien, Lucia Borgonzoni,  ne veut plus prêter de tableaux de Léonard de Vinci à la France. A l'occasion du 500e anniversaire de la mort du peintre, le Louvre doit organiser, en 2019, une grande exposition qui pourrait être menacée.

C’est plutôt embarrassant. Imaginez une exposition sur la peinture de Léonard de Vinci sans peintures de Léonard de Vinci, c’est ballot. A partir du 24 octobre 2019 doit se tenir au Louvre une grande rétrospective de l’œuvre de Léonard de Vinci à l’occasion des 500 ans de sa disparition. Pour l’occasion, l’Italie devrait prêter tous ses tableaux du maître au musée parisien à la suite d'un accord signé en 2017. Depuis, il y a eu des élections en Italie et pour la nouvelle secrétaire d’Etat à la Culture, élu du parti d’extrême droite La Ligue, cet accord est inconcevable.

Samedi 17 septembre, elle explique au journal Corriere de la Serra que "Léonard est italien, il est seulement mort en France. Le prêt de ces tableaux au Louvre placerait l’Italie à la marge d’un événement culturel majeur, les Français ne peuvent pas tout avoir."

Pour l’instant, silence du ministère de la Culture français. Un silence qui pourrait dire : "Ça va, le prenez pas comme ça, nous on demande juste un petit truc, tout de suite, on s’énerve." Franck Riester, ministre de la Culture, aurait même déclaré : "Dans ma jeunesse, j’avais un p’tit coup de crayon, j’peux les refaire les p’tits Mickey de Léonard."

Il est de chez nous ou pas ?

Artiste se partageant entre l’Italie et la France, entre la Toscane et la Touraine, Léonard de Vinci met les nerfs des à vifs entre officiels français et italiens. Deux gouvernements qui se cherchent et qui aimeraient bien se prendre par le colbac depuis l’élection du gouvernement populiste à Rome. On se souvient comment Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, et Emmanuel Macron s’étaient invectivés à propos des réfugiés. Même chose concernant le budget italien et, maintenant, la politique culturelle. Autant vous dire que la culture, pour l’actuel gouvernement italien, ça fait autant d’effet qu’un discours d’Edouard Philippe sur un gilet jaune. On sent que les deux ont dû se rencontrer un moment mais que depuis, il y a comme un fossé, léger….

Alors, la culture ça sert à faire de la politique. L’idée culturelle de ce gouvernement est d’exalter les génies italiens de la Renaissance, sans plus, parce que ça fait des belles copies. Et puis il y a du marbre, c’est assez joli. Dans l’accord de 2017, le Louvre devrait prêter tous ses tableaux de Raphaël pour les 500 ans de sa disparition à l'Italie, mais pour l’instant, c’est toujours l’interrogation. 

La guerre de Vinci est déclarée entre l’Italie et la France. On ne sait pas encore quel camp choisira la Joconde. Si elle arrêtait de sourire comme ça, on pourrait peut-être la prendre au sérieux. 

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