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Report des voix au second tour: doutes, consignes et rassemblements

Qui détient la clé de l'Elysée ? Les électeurs du FN d'un côté et du MoDem de l'autre, qui représentent en tout 26,2% des voix, sont courtisés par le PS et l'UMP. Vers qui vont-ils se tourner ? 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le candidat du MoDem, François Bayrou, vote à Pau (Pyrénées-Atlantiques), le 22 avril 2012. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Si vous n'avez voté ni pour François Hollande, ni pour Nicolas Sarkozy au premier tour, il vous faudra faire un nouveau choix. Ce dernier pourrait bien décider de l'issue de ce second tour. Le report des voix dont bénéficieront les deux candidats en lice constitue la clé du scrutin du 6 mai et concentre l'attention des commentateurs lundi 23 avril.

Arrivé en tête du premier tour, François Hollande a recueilli 28,63% des suffrages, contre 27,18% à Nicolas Sarkozy, et jouit de reports favorables. Mais tout n'est pas joué, insistent les experts. "Pour réduire l'écart qui le sépare de François Hollande, Nicolas Sarkozy devra donc notamment, dans les prochains jours, encore améliorer les reports de voix en sa faveur issus des électeurs de François Bayrou", estime Eric Bonnet, de l'institut BVA. En attendant, centristes et frontistes se décident... ou pas.

FTVi fait le point sur les intentions des uns et les consignes des autres. 

          • Au centre :  des positions personnelles

Les électeurs partagés. D'après une enquête Ipsos Logica Business Consulting réalisée à l'issue du premier tour, François Hollande bénéficierait au second tour de 33% des voix des électeurs de Bayrou, et Nicolas Sarkozy de 32%. Trente-cinq pour cent de ces électeurs ne se prononcent pas.

Le candidat réfléchit. François Bayrou (9,13%) n'avait pas donné de consigne de vote en 2007, tout en déclarant qu'il ne voterait pas lui-même pour Nicolas Sarkozy. Cette fois, le président du MoDem a indiqué qu'il écouterait les deux finalistes, notamment lors du débat télévisé qui les opposera, pour prendre ses "responsabilités" en vue du second tour. 

Des sénateurs choisissent Nicolas Sarkozy. Après avoir soutenu François Bayrou au premier tour, le président du groupe de l'Union centriste et républicaine au Sénat, François Zocchetto, a appelé dans un communiqué à voter Nicolas Sarkozy au second. Pour justifier sa décision, ce sénateur de la Mayenne a avancé qu'il jugeait "irréaliste" le programme de François Hollande. Par ailleurs membre de l'Alliance centriste de Jean Arthuis, il a précisé que "la grande majorité des sénateurs du groupe a choisi dès à présent de voter au second tour pour Nicolas Sarkozy".

"Quelques sénateurs, dont ceux appartenant au MoDem, précisent qu'ils attendent la déclaration que doit faire François Bayrou dans les prochains jours pour se prononcer", a-t-il encore ajouté.

Des élus locaux optent pour François Hollande. Une quarantaine d'élus MoDem ont annoncé leur intention de voter François Hollande au second tour. Ils invoquent "un devoir de clarté et d'alternance", a expliqué lors d'un point de presse Olivier Henno, membre de l'exécutif du MoDem et premier président de la communauté urbaine de Lille Métropole au côté de Martine Aubry. Pour motiver ce choix, qu'il attribue à 45 élus locaux, il a évoqué "une expérience locale réussie" de cogestion entre MoDem et PS dans plusieurs municipalités depuis 2008, citant Grenoble, Lyon, Montpellier, Lille, Dunkerque, Dijon ou la région Poitou-Charentes.

          • A l'extrême droite : après le bleu Marine, le blanc

Les électeurs, plus proches de Nicolas Sarkozy. Toujours selon le sondage Ipsos Logica Business Consulting réalisé à la fermeture des bureaux de vote, 60% des électeurs du FN voteraient pour le président candidat, contre 18% pour François Hollande. Les 22% restants s'abstiendraient.

La candidate ménage le suspense. Forte de ses 17,9%, Marine Le Pen entend arbitrer la partie. Son objectif ? Faire imploser l'UMP et récupérer dans ses filets de nombreux éléments du parti présidentiel, se plaçant ainsi en chef de l'opposition. Dans ces conditions, il apparaît peu probable que la patronne du FN fasse un choix. Jean-Marie Le Pen, interviewé dimanche soir, a également éludé la question du report de son propre bulletin. "Je vais réfléchir", a-t-il dit.

Les cadres du parti annoncent la couleur : le blanc. Vice-président du Front national, Louis Aliot a assuré lundi matin sur RMC qu’il allait voter blanc face à "un non-choix entre François Hollande et Nicolas Sarkozy". Il a par ailleurs rappelé que les électeurs du FN "sont libres de leurs choix". Interrogés par Rue 89 au soir du premier tour, plusieurs militants du FN envisagent en effet d'opter pour l'abstention. Ce choix serait suivi par 22% des électeurs du FN, selon Ipsos.

          • Gauche et droite mobilisées

A gauche : front contre Nicolas Sarkozy. François Hollande peut compter faire le plein des voix de Jean-Luc Mélenchon, qui a totalisé 11,1% (92% de report pour Ipsos et 83% pour l'Ifop), et de celles d'Eva Joly, qui a obtenu 2,31% des suffrages (84% de report pour CSA et 77% pour OpinionWay). Ces deux anciens candidats ont invité à se prononcer sans ambiguïté contre le président sortant.  

A droite : l'aile droite de l'UMP appelle à faire barrage à Hollande. Seul gros réservoir de voix à droite, les électeurs de Marine Le Pen (17,9%) se prononceraient à 60% pour Nicolas Sarkozy. Lundi, l'aile droite du parti, la Droite populaire, a donc lancé un appel aux électeurs du Front national. Elle exhorte "tous les patriotes" à "faire barrage" à François Hollande le 6 mai, dans un communiqué intitulé "Immigration, insécurité : Hollande, c'est Jospin en pire".

Quant au souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (1,79%), il a refusé de choisir entre les deux finalistes, contrairement à 2007 où il avait appelé à voter Sarkozy. "Une erreur", dit-il aujourd'hui.

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