Après Sandy, l'heure du douloureux bilan
Une quarantaine de morts aux Etats-Unis, plus de 60 dans les Caraïbes, à Cuba, en Haïti et en Jamaïque. Et des dégâts matériels considérables. Francetv info se penche sur les répercussions humaines et économiques du cyclone.
SANDY – Une quarantaine de personnes ont été tuées aux Etats-Unis et une autre au Canada à la suite du passage du cyclone Sandy, selon un bilan des autorités actualisé mercredi 31 octobre. On dénombre aussi 67 morts dans les Caraïbes, à Cuba, en Haïti et en Jamaïque. Les conséquences humaines, matérielles et économiques de l'ouragan se font jour petit à petit.
Le bilan humain
Le cyclone Sandy a tué 22 personnes dans la seule ville de New York, selon un nouveau bilan donné mercredi par la police.
Une femme, membre de l'équipage du trois-mâts HMS Bounty qui a coulé au large de la Caroline du Nord, est morte à l'hôpital. Le capitaine du bateau était toujours porté disparu mercredi.
L'ouragan a déjà fait 67 morts dans les Caraïbes, à Cuba, en Haïti et en Jamaïque la semaine précédente avec des pluies torrentielles et des vents violents. En août 2011, l'ouragan Irène avait tué 47 personnes sur son passage.
Le bilan matériel
Un coût pour les assureurs. Selon le cabinet de conseil en gestion des risques Eqecat, les dégâts de la tempête devraient atteindre 10 à 20 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros à 15,4 milliards d'euros), pris en charge pour moitié par les assurances. Interrogé sur Bloomberg TV, le président du cabinet, Bill Keogh, a néanmoins indiqué que cette estimation était le fruit d'une modélisation. L'évaluation des véritables dégâts causés par les vents et les inondations ainsi que par les fermetures d'entreprises va prendre "du temps". Un concurrent d'Eqecat, le cabinet AIR Worldwide, a estimé pour sa part que le coût total de l'ouragan pour les assureurs devrait être compris entre 7 et 15 milliards de dollars (5,4 à 11,5 milliards d'euros).
Le bilan économique
La Bourse portes closes. Sandy a complètement paralysé l'activité économique et financière à New York. Wall Street était exceptionnellement fermé mardi pour la deuxième journée consécutive mais se prépare à rouvrir ses portes mercredi. Cela faisait plus d'un siècle que la Bourse de New York n'avait pas interrompu ses activités deux jours de suite en raison d'intempéries. Les 12 et 13 mars 1888, la ville avait été ensevelie sous la neige.
Des entreprises à l'arrêt. Difficile d'aller travailler dans la mégalopole new-yorkaise ces derniers jours. Les transports en commun restaient suspendus mardi, les magasins fermés, ainsi que les aéroports. Seuls quelques bus devaient recommencer à circuler en fin d'après-midi mardi. Les ponts reliant Manhattan n'ont rouvert qu'à la mi-journée mais les tunnels routiers inondés restaient hors d'accès, à l'exception du Lincoln Tunnel. Et le métro, envahi par l'eau, devrait rester fermé trois à quatre jours.
Le trafic internet et le fonctionnement de milliers de sites dans le monde étaient affectés mardi par les dégâts causés par le cyclone. Il a endommagé des centres de traitement de données ou les a privés de courant électrique. Par ailleurs, nombre de courtiers ou d'analystes essayaient de travailler depuis chez eux, d'organiser des réunions avec les clients par téléphone.
"0,2 à 0,3% du PIB" englouti. En tout, les économistes d'IHS Global Insight estiment que la perte d'activité économique qui résulte de cet événement devrait atteindre "30 à 50 milliards de dollars" (23 milliards à 38,5 milliards d'euros), soit seulement "0,2 à 0,3% du produit intérieur brut nominal du pays". "Une partie de ces pertes sera compensée en bout de course par les activités liées à la reconstruction, indiquent-ils, mais il serait naïf de défendre l'idée qu'un ouragan peut avoir en un sens un effet de relance économique."
Un espoir avec la reconstruction. Cependant, pour Peter Morici, professeur à l'université du Maryland, cité par l'AFP, les catastrophes naturelles ont aussi des "avantages sur le plan économique", comme "donner un coup de fouet à un secteur de la construction aux prises avec les difficultés tout en provoquant des réinvestissements qui dans les faits amélioreront les zones frappées et les conditions de vie de leurs habitants."
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