"Que ceux qui les ont empoisonnés paient", demande une veuve de l'amiante
Des victimes de l’amiante, des veuves et leurs proches se remettent en marche, mardi, à Dunkerque, pour réclamer un procès et des condamnations, sept ans après les derniers grands rassemblements.
Des victimes de l’amiante et leurs proches se remettent en marche mardi 4 avril à Dunkerque (Nord). Des indemnisations ont été versées, mais c’est un procès au pénal que réclament les familles. Elles relancent la mobilisation, sept ans après une grande manifestation dans la ville portuaire et sidérurgique.
Rosalba a perdu son mari en 2004. Il avait travaillé 42 ans à l’usine, essentiellement comme électricien dans la sidérurgie, chez Usinor à Longwy (Meurthe-et-Moselle), puis chez Sollac à Dunkerque. Cette veuve de l’amiante raconte que six mois après la prise de sa retraite, son mari a subi un traitement de chimiothérapie. "On n’a jamais pu partir en vacances", regrette-t-elle.
Rosalba et son mari ne savaient pas que le danger était permanent. "Quand il rentrait après avoir fait des montages électriques à l’usine, ses bleus de travail étaient tout blancs de poussière", se souvient-elle. "Je ne savais pas que c’était." Rosalba se rappelle qu’elle brossait ces vêtements professionnels dans la baignoire où son mari se lavait.
Autour de la baignoire sabot, il y avait un centimètre de fibres.
Rosalba, "veuve de l'amiante" à Dunkerque
L’épouse de l’ouvrier regrette que personne ne l’ait avertie du danger de "cette poudre" qu’elle respirait en grattant les tenues de travail. On veut ce procès, martèle Rosalba, avec détermination. "Que ceux qui les ont empoisonnés, qui l’ont empoisonné paient", conclut-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.