Agroalimentaire : les lobbys sont capables de fabriquer "du savoir et des doutes"
Daniel Benamouzig, directeur de recherche au CNRS, est invité dans le JT du soir de franceinfo pour parler de son rapport sur le poids des lobbys dans l'agroalimentaire publié dans le magazine WE Demain.
"L'industrie agroalimentaire a tissé un tissu relationnel et d'influence dense et diversifié. On a essayé dans ce rapport sur le poids des lobbys dans l'agroalimentaire d'en cerner la morphologie générale et l'ampleur à la demande du ministère de la Santé", présente Daniel Benamouzig, directeur de recherche au CNRS.
"Le Fonds français pour l'alimentation et la santé par exemple est financé par l'industrie agroalimentaire et sert à défendre ses intérêts. Il intervient, non pas auprès des élus, mais sur les arguments, les ressources, les connaissances mises en circulation dans le débat public", décrit ce sociologue.
Amendement tout fait
Et de préciser qu'il fabrique "du savoir et des doutes". La stratégie de ce type d'institution "est de favoriser la production de connaissances plutôt favorable et une mise en doute des recherches lorsqu'elles s'avèrent défavorables à leurs intérêts".
Parfois aussi, les lobbys "livrent clef en main des amendements aux élus, qui sont très courtisés par l'industrie agroalimentaire. Il existe au parlement des clubs comme celui de la table française ou les Amis du cochon", conclut Daniel Benamouzig.
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