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Bouches-du-Rhône : un grossiste soupçonné d'avoir "francisé" des centaines de tonnes de légumes espagnols

Le suspect aurait remplacé les étiquettes, ce qui constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 300 000 euros.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un marché à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 13 décembre 2017. (BORIS HORVAT / AFP)

Un grossiste de fruits et légumes est au cœur d'une vaste enquête menée sous l'autorité du parquet de Tarascon. Il est soupçonné d'avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi 5 juillet la préfecture des Bouches-du-Rhône. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, dont l'enquête est toujours en cours.

"Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d'avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges...) et d'avoir maquillé leur origine, a expliqué la préfecture. Les étiquettes des légumes indiquant Espagne auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France."

Une marge encore plus grande

"En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la 'francisation' consiste pour une entreprise à acheter des produits à l'étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu'ils sont issus de la production française", précise la préfecture des Bouches-du-Rhône. Lorsqu'elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 300 000 euros.

"L'intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs, détaille encore la préfecture. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros le kilo alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s'achète à près de 3 euros le kilo." 

L'enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l'essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

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