Boulimie : les signes qui doivent alerter
Trouble du comportement alimentaire et incompréhension de l’entourage : pour les personnes souffrant de boulimie, c’est souvent la double peine. Comme le relève la Haute autorité de santé (HAS) dans de nouvelles recommandations émises le 12 septembre, les patients "osent peu parler de leurs crises vécues dont ils se sentent responsables" et "leur culpabilité est renforcée par les reproches de « laisser-aller », de « manque de volonté » qui leurs sont adressés", constate l'autorité publique.
Une pathologie "difficile à repérer"
Problème : cette stigmatisation entrave l’accès aux soins pourtant indispensables car les complications de la boulimie sont nombreuses (problèmes dentaires, impact sur la fertilité...). Aussi la HAS fait-elle plusieurs recommandations pour une meilleure prise en charge de cette pathologie "difficile à repérer". Dès le diagnostic, elle doit être coordonnée entre les tous les professionnels concernés (professions médicales et sociales, notamment). Le but : "éviter la chronicité" de ce trouble.
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La HAS précise par ailleurs que le soutien des proches est indispensable pour s'en sortir. Elle rappelle en outre qu’il n’y a pas de guérison possible si l’on ne traite pas les troubles psychiques associés à la boulimie, comme "la dépression, les troubles de la personnalité, les troubles addictifs", d’où un "risque important de suicide".
Quels signes doivent alerter ?
La HAS liste plusieurs "signes cliniques d'alerte" :
- érosion des dents
- troubles de la fertilité
- carence en potassium
- demande de régime amaigrissant
- habitudes alimentaires restrictives
- recours inapproprié aux produits ou méthodes dits "à visée amaigrissante, drainante, purificatrice, détox"
- usage inapproprié de laxatifs, diurétiques, compléments alimentaires
- exercice physique excessif
- angle sous-mandibulaire gonflé (signe indirect de vomissements)
- abrasions sur le dos de la main liées aux vomissements
1,5% des 11-20 ans touchés
La boulimie se définit comme une pulsion irrésistible et impérieuse de manger en excès, sans contrôle, au-delà de la satiété, et entraînant un sentiment extrême de culpabilité après la crise. Ce mal se caractérise par l'aspect de crises et de tensions psychiques insupportables qui ne trouvent un soulagement que dans l'absorption de nourriture. La maladie apparaît généralement à l'adolescence et toucherait "1,5% des 11-20 ans", parmi lesquels "trois fois plus de filles que de garçons".
On parle de boulimie à partir de deux crises par semaine, depuis plus de trois mois. On distingue trois formes de boulimie : avec vomissement, sans vomissement et au cours d'un processus d'anorexie. Lorsque les crises deviennent trop fréquentes, l'hospitalisation est nécessaire.
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