Cas de peste porcine à la frontière belge : une ”zone blanche” sera vidée de sangliers
La création d’une ”zone blanche” a été annoncée par le ministère de l’Agriculture. Une cellule de crise, présidée par Loïc Gouello, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, a également été créée. Le ministre français de l'Agriculture Didier Guillaume s'est déplacé vendredi dans les Ardennes afin d'appeler à la mobilisation de l'ensemble des acteurs, avant de réunir lundi au ministère : éleveurs, chasseurs et responsables forestiers. Le 9 janvier, deux nouveaux cas de peste porcine africaine ont été confirmés en Belgique, à près d'un kilomètre de la frontière française. Le virus avait été identifié pour la première fois en Belgique le 13 septembre sur des cadavres de sangliers, là encore non loin des frontières française et luxembourgeoise.
Dépeupler la zone de sangliers
La zone, située à la frontière franco-belge, sera vidée de sangliers, afin d’empêcher toute introduction de la maladie sur le territoire national. "Une zone blanche, à très haut risque, est mise en place dans un rayon de quelques kilomètres autour des cas belges, au sein de laquelle tous les sangliers devront être abattus dans les prochaines semaines", indique ainsi le ministère dans un communiqué.
Elle sera délimitée par une clôture dont la mise en place débutera dans les prochains jours. Didier Guillaume a également demandé à la Fédération nationale de chasse (FNC), l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l'Office national des forêts (ONF) "une mobilisation maximale pour procéder très rapidement au dépeuplement des sangliers dans cette zone". Des patrouilles de l'ONCFS et des chasseurs rechercheront activement des cadavres. Toutes les activités forestières seront suspendues. Une fois tués, les sangliers sont incinérés sur place ou à proximité pour éviter la propagation de la peste porcine africaine. Selon Thierry Coste, conseiller à la FNC, plusieurs milliers de sangliers sont présents dans la zone blanche française.
"Dans certains pays d'Europe centrale, on a réussi à limiter l'expansion de la maladie grâce à ces zones tampons et à l'éradication des sangliers" explique le conseiller. Il milite pour cette solution, puisque l'arrivée de cette maladie en France "sera une catastrophe pour les éleveurs de porcs comme pour les chasseurs".
”Une catastrophe à la fois économique et sociale”
"L'objectif c'est de rester indemne pour éviter une catastrophe à la fois économique et sociale", rappelle Le président de la Fédération nationale porcine (FNP), Paul Auffrey. Si la maladie se déclare en France, les producteurs français ne pourront plus exporter de porcs. Cela pourrait s’avérer fatal à bon nombre des 14.000 élevages porcins français, déjà fragilisés. Si la peste porcine n’est pas transmissible à l’Homme, elle est en effet très contagieuse. Les symptômes se propagent rapidement à l’ensemble des porcs d’une exploitation.
La filière porcine, majoritairement située dans l'ouest de la France, a traversé une crise particulièrement grave à la suite de l'embargo russe en 2015 et 2016. Grâce aux exportations vers la Chine, la filière a légèrement remonté la pente en 2017. Mais selon l'interprofession porcine, Inaporc, la situation s'est de nouveau dégradée en 2018, où les cours au marché du porc breton de Plérin ont marqué un repli de 12,7% sur un an.
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