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Comment les députés comptent lutter contre le gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire dans la consommation des ménages représente 20 kilogrammes de déchets par an et par personne, dont 7 kilogrammes de déchets encore emballés.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Le contenu d'une poubelle, à Francfort (Allemagne), le 13 mars 2015.  (PATRICK PLEUL / DPA)

Les députés ont adopté jeudi 21 mai à l'unanimité des amendements visant à lutter contre le gaspillage alimentaire. Ces amendements au projet de loi sur la transition énergétique visent à responsabiliser les producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs et associations.

Selon le ministère de l'Ecologie, le gaspillage alimentaire dans la consommation des ménages représente 20 kilogrammes de déchets par an et par personne, dont 7 kilogrammes de déchets encore emballés.

Les députés doivent achever dans la nuit l'examen en nouvelle lecture du projet de loi sur la transition énergétique. Ils se prononceront le 26 mai par un vote solennel sur l'ensemble du texte. En attendant, francetv info revient sur les mesures adoptées.

Interdiction de pratiquer le sabotage des denrées

Les distributeurs du secteur alimentaire ne pourront désormais plus rendre délibérément leurs invendus impropres à la consommation. Un rapport rendu mi-avril par le député PS Guillaume Garot insistait sur la nécessité "d'empêcher la destruction des produits non conformes pour date de péremption dépassée, mauvaise conservation ou manipulation…"; avait indiqué Le Monde.fr, rappelant "la pratique consistant à dénaturer de telles denrées alimentaires en les aspergeant d’eau de javel, ou de toute autre substance, pour les rendre impropres à la consommation".

"Cette pratique fréquente soustrait des aliments encore consommables à un don potentiel, ou toute valorisation en alimentation animale ou dans des circuits de méthanisation", avait souligné le député.

Donner ou transformer les invendus

Les distributeurs du secteur alimentaire devront également utiliser les invendus propres à la consommation humaine à travers le don ou la transformation, ou favoriser l'utilisation de ceux propres à la consommation animale, à l'agriculture ou à la valorisation énergétique.

Les commerces de détail de moyennes et grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés devront conclure d'ici juillet 2016 une convention avec une ou plusieurs associations caritatives, le manquement à cette mesure pouvant être passible d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

Toute démarche qui encourage le don et évite le gaspillage est positive. Actuellement, les grandes surfaces et les entreprises agroalimentaires peuvent déjà faire un don aux associations, mais uniquement sur la base du volontariat. Sur les 130 millions de repas distribués par Les Restos lors d'une campagne, 20 millions sont possibles grâce à ces dons. De plus, Guillaume Garot est venu nous voir, il nous a écoutés et a fait son travail sérieusement.

Interrogé par francetv info mi-avril, le président des Restos du Cœur, Olivier Berthe, avait déclaré que "toute démarche qui encourage le don et évite le gaspillage est positive", relevant toutefois  "plusieurs problèmes, notamment de sécurité sanitaire". "On distribue des repas en respectant l'équilibre nutritionnel et les règles sanitaires. On donne à des êtres humains, il faut les respecter et ne pas leur faire manger n'importe quoi", avait-il rappelé. 

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