Contamination à la salmonelle : "Le lien de confiance est rompu avec Ferrero", selon l'agence de sécurité alimentaire belge
L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a annoncé, vendredi, avoir ordonné l'arrêt de la production de l'usine des chocolats Kinder d'Arlon (Belgique), à l'origine de contaminations à la salmonellose.
"Le lien de confiance est rompu" avec Ferrero "et nous avons pris la décision" d'arrêter "la production sur le site d'Arlon" en Belgique, a expliqué sur franceinfo Jean-Sebastien Walhin, directeur de la communication de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), après la fermeture du site de production d'Arlon après plusieurs cas de salmonelles dans plusieurs pays d'Europe.
>> Rappels de chocolats Kinder : cinq questions sur les cas de salmonellose recensés en France
franceinfo : Pourquoi avez-vous ordonné l'arrêt de la production sur le site d'Arlon en Belgique ?
Jean-Sebastien Walhin : Des médecins en Grande-Bretagne ont constaté que des enfants tombaient malades, ils ont fait faire des analyses de selles et ils ont extrait une bactérie dont la souche correspond à une bactérie qui a été identifiée dans l'usine de production de Ferrero à Arlon, en Belgique. À partir de ce moment, les autorités belges ont été averties et nous sommes directement allés sur place pour mener une enquête et voir ce qui peut expliquer une telle situation. Au fur et à mesure de notre enquête, on s'est rendu compte qu'il fallait rappeler des produits, ce que nous avons fait cette semaine, et vendredi matin, on a remarqué que les informations transmises par Ferrero manquaient de fiabilité, de cohérence. Donc, le lien de confiance est rompu et nous avons pris la décision de retirer l'autorisation de production de ce site d'Arlon.
À quel moment avez-vous commencé votre enquête ?
On a commencé l'enquête le 1er avril. On a directement identifié qu'il était nécessaire par précaution de rappeler toute une série de produits issus du site d'Arlon. Ce rappel a eu lieu il y a trois jours et aujourd'hui, sur la base des informations transmises par Ferrero lors de notre investigation, on s'est rendu compte qu'il était temps de prendre une mesure forte parce que le management au sein du groupe Ferrero ne montrait pas une gestion efficace de la situation. Nous avons donc décider de fermer l'établissement. On a remarqué que les solutions apportées par Ferrero avaient mené à ce que des œufs Kinder se retrouvent sur le marché. Ce sont des manquements qu'on identifie.
Que reprochez-vous à Ferrero ?
On a des évidences qu'il y a contamination à un moment donné mais la contamination c'est une chose et la gestion en est une autre. À partir du moment où la gestion n'est pas optimale, efficace on doit prendre des mesures à la place de l'entreprise pour s'assurer que la situation puisse se résoudre dans les semaines à venir sans que le consommateur soit impacté. L'enquête et les investigations sont toujours en cours, mais il faut que l'on puisse établir de manière plus rapide des liens, identifier la source de la contamination réelle, les bonnes actions à mettre en place pour limiter la consommation. On voit qu'à certains moments il y a pu avoir des défaillances et on doit les investiguer pour voir ce que Ferrero aurait dû ou aurait pu faire, notamment prévenir en décembre l'Afsca de contaminations par la salmonelle.
"Tout cela est à l'étude, les responsabilités ne sont pas encore établies mais Ferrero va devoir rendre des comptes."
Jean-Sebastien Walhin, directeur de la communication de l'AFSCAà franceinfo
Comment réagit le groupe Ferrero ?
Il semble réellement penser que la suspension et le retrait de leur autorisation est la solution qui permettra de prendre les mesures adéquates de nettoyage, de désinfection, de ce qui a pu se passer. Ferrero regarde dans la même direction que l'autorité, c'est-à-dire vers la sécurité du consommateur. On espère que l'on en restera là en termes de santé publique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.