La pollution de l’eau, une "crise invisible"
Aucun pays n’est épargné par la pollution de l’eau. C’est la conclusion d’un rapport publié par la Banque mondiale le 20 août. "Il est clair que le statut de pays à haut revenu n'immunise pas contre des problèmes de qualité de l'eau" développe le rapport. Parmi les polluants relevés par l’institution : les nitrates, les métaux lourds et les micro-plastiques.
Les bébés et les femmes enceintes en danger
Cette "crise invisible" est malheureusement largement sous-estimée, selon la Banque mondiale. Elle précise que plus de 80% des eaux usées dans le monde sont déversées dans l'environnement sans être traitées. Ce chiffre monte même à 95% dans certains pays en développement.
Le rapport évoque notamment la présence d'azote, utilisé dans les fertilisants en agriculture. Cette substance se transforme ensuite en nitrates. Or, trop de nitrates ingérés via l'eau potable entraîne un manque d'oxygène dans le sang, qui peut être fatal pour les nourrissons.
Une étude menée notamment Afrique, en Inde et au Vietnam a par ailleurs montré que les enfants exposés à de hauts niveaux de nitrates pendant leurs trois premières années de vie grandissaient moins que les autres. "Une interprétation de ces conclusions suggère que les subventions pour financer les engrais entraînent des dommages pour la santé humaine qui sont aussi grands, peut-être même plus grands, que les bénéfices qu'ils apportent à l'agriculture", affirme la Banque mondiale.
Des micro-plastiques dans 93% des eaux embouteillées
Autre problème soulevé dans le rapport : la salinité des eaux dans les zones côtières de faible altitude. Au Bangladesh, par exemple, 20% de la mortalité infantile dans les régions côtières est attribuée à l'eau salée. Elle est également dangereuse pour les femmes enceintes.
La Banque mondiale s’inquiète en outre de la pollution aux micro-plastiques. On en détecte dans 80% des sources naturelles, 81% des eaux du robinet municipales et 93% des eaux embouteillées. Cependant, le seuil à partir duquel ces polluants sont inquiétants pour la santé n’a pas été déterminé.
Aussi l’institution de développement estime-t-elle qu’il faut mieux mesurer la qualité de l'eau, et communiquer les résultats aux populations. Il y a aujourd’hui "un besoin urgent pour d'importants investissements dans des usines de traitement des eaux, spécialement dans les régions très peuplées", conclue-t-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.