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Nanomatériaux : l'agence de sécurité sanitaire française juge la réglementation européenne trop laxiste

Dans un rapport, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) pointe à nouveau les dangers des nanomatériaux et réclame une définition plus "protectrice" que celle proposée par la Commission européenne.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des bonbons contenant du dioxyde de titane (TiO2), un nanomatériau (illustration). (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS VIA AFP)

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) rend public un rapport recommandant une définition plus "protectrice" des nanomatériaux que celle proposée par la Commission européenne. Objectif : se prémunir des dangers potentiels sur la santé. Les nanomatériaux se retrouvent dans de nombreux produits de la vie courante, comme les médicaments, la crème solaire et les aliments. Avec une taille infime, 10 000 fois plus petits qu'un cheveu, les nanomatériaux ont des propriétés très recherchées dans l'industrie. Efficaces dans le processus de fabrication, ces substances peuvent aussi s'avérer nocives pour le consommateur, rappelle Aurélie Niaudet de l'Anses. "Elles peuvent passer la barrière de la peau, la barrière pulmonaire ou encore la barrière du cerveau. Et à la suite du passage de ces barrières, elles peuvent s'accumuler dans les organes et potentiellement avoir des effets, notamment sur le système nerveux ou des effets de cancer."

>> Le conseil scientifique de l'Anses veut renforcer la crédibilité de l'agence de sécurité sanitaire

L'Anses n'est pas d'accord avec la réglementation européenne jugée trop laxiste. Elle appelle donc la Commission européenne à revoir sa définition des nanomatériaux. Les pays européens tentent depuis plusieurs années d'harmoniser les réglementations. Pour cela, il faut définir ce que sont les nanomatériaux. La Commission européenne a donné sa propre définition en juin dernier. Le texte était très attendu, mais pour l'Anses, il n'est pas à la hauteur.

"La Commission européenne laisse de côté des nanomatériaux qui mériteraient une attention particulière au regard des dangers qu'ils peuvent représenter."

Aurélie Niaudet (Anses)

à franceinfo

Pour Aurélie Niaudet, "l'enjeu, c'est vraiment qu'il n'y ait pas d'angle mort pour que des évaluations soient faites sur l'ensemble des substances préoccupantes." Et il est encore temps d'agir puisque les règlements européens sur les substances chimiques et cosmétiques doivent être revus cette année.

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