New York : le combat contre les acides gras trans donne des résultats
Le 1er juillet 2007, la ville New York était devenue la première aux États-Unis à bannir l'usage des graisses dites "trans" dans les restaurants et les cafétérias, mais également des menus des traiteurs et des soupes populaires, jusqu’aux distributeurs automatiques (un délai supplémentaire d’un an avait été donné aux boulangeries). Dans la foulée, dix autres comtés du même État avaient suivi l’exemple.
Des chercheurs ont analysé des données médicales recueillies auprès du département de la santé publique de l’État, pour la période 2002-2013. Leur constat : sur cette période, le nombre d'admissions à l'hôpital pour accidents vasculaires cérébraux a globalement diminué, mais cette diminution était supérieure de 7,8 points (pourcentage) chez les résidents des zones "sans acides gras trans", comparés aux autres zones.
Extrapolée à la population générale, et compte tenu des marges d'erreur associées à ces résultats, les chercheurs estiment que la mesure pourrait contribuer à abaisser de 2,8 à 12,7 points le taux d'AVC. [1]
Commentant les résultats étudiés, ils observent que le "déclin des événements [apparait] statistiquement significatif à partir de la troisième année suivant la mise en place des restrictions".
Ces observations corroborent des observations antérieures, qui identifiaient une forte corrélation entre la consommation d’acide gras trans et risque cardiovasculaires.
Mi-2015, la Food and Drug Administration a établi que les huiles partiellement hydrogénées ne pouvaient être considérées comme "généralement reconnues sûres". La perte de ce statut implique que le recours à ces huiles devra, à partir de 2018, faire l’objet d’autorisations spécifiques préalables – ce qui aura pour effet vraisemblable une quasi-disparition de ces huiles de l’alimentation aux États-Unis.
Étude : Hospital Admissions for Myocardial Infarction and Stroke Before and After the Trans-Fatty Acid Restrictions in New York. E.J. Brandt et al. JAMA Cardiol, 12 avr/ 2017. doi:10.1001/jamacardio.2017.0491
[1] Concernant les infarctus du myocarde, les résultats sont associés à une importante marge d'erreur qui empêche de valider formellement l'existence d'un effet.
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