Produits végétaux, plats préparés... Comment le Covid a modifié nos habitudes alimentaires
Le Salon international alimentaire revient à Paris et explore les nouvelles tendances alimentaires. Avec un constat : la pandémie et l'inflation ont modifié les attentes des consommateurs.
Après quatre années d'absence pour cause de Covid, le Salon international de l'alimentation (SIAL) fait son retour à Paris, du 15 au 19 octobre. 126 pays seront représentés au parc des expositions de Villepinte dans ce qui est l'un des plus importants rendez-vous de l'agroalimentaire au monde. Et en quatre ans, les habitudes alimentaires des consommateurs ont bien changé, entre pandémie et inflation.
Les industriels doivent donc composer avec ces évolutions très rapides. "Ça a changé pas mal de chose, cet épisode du Covid", reconnaît Xavier Terlet, expert de l'innovation alimentaire. L'un des principaux changements selon lui : "Aujourd'hui, l'alimentation peut aussi être source de protection du corps."
"On a calculé : le nombre de produits avec une promesse d'immunité est en constante progression."
Xavier Terlet, expert de l'innovation alimentaireà franceinfo
Si on regarde les chiffres, le nombre de lancements de produit de ce type "a été multiplié par huit" entre l'année avant le Covid et l'année qui a suivi le début de la pandémie. Les consommateurs sont donc à la recherche d'immunité, de santé. Et c'est ce que promettent de nombreux yaourts, des boissons bourrées de vitamines, de nutriments ou de superaliments naturels. Un exemple éloquent est la coque de fève de cacao, travaillée par la start-up française Kokojoo.
Les produits végétaux en force
Autre constat : les Français ont toujours envie de cuisiner, mais ils n'ont plus le temps de le faire autant que pendant les confinements. Alors il faut développer des astuces. "On veut toujours faire soi-même, mais rapidement. On voit arriver un certain nombre de produits qui justement aident à faire soi-même, surtout des produits pour végétariens, pour végans", remarque Xavier Terlet. Il évoque notamment l'exemple de "sauces carbonara" végétariennes "avec des légumineuses, qui permettent de remplacer la viande et d'apporter de la protéine."
Après le phénomène du bio, du sans-gluten, place au végétal tous azimuts. Algues bretonnes, chicorée, caroube, épeautre, chanvre... Cette année, un quart des innovations sont des substituts à la viande, au poisson ou aux produits laitiers. Mais attention à l'effet de mode : la moitié des nouveautés disparaissent des rayons au bout d'un an en moyenne. Le prix élevé est souvent en cause. "C'est sûr que des catégories de produits qui deviennent trop chers par rapport au pouvoir d'achat vont souffrir", analyse Nicolas Trenteseaux, le directeur du SIAL.
Selon lui, "l'arbitrage économique, à la fin, est forcément là". Il constate aussi que la catégorie des produits bio a déjà commencé à souffrir. "Un simple label bio ne fonctionne plus. Aujourd'hui, il faut essayer d'être présent sur tous les terrains : le packaging, la protection animale, la production en local, la juste rémunération des producteurs, etc.", explique-t-il. Mais le plaisir et la gourmandise continue de marcher dans les rayons. Un exemple parmi d'autres pour les experts du SIAL, qui testent tout : le souvenir d'un kouign-amann, plein de beurre comme il se doit, mais sous forme de biscuit.
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