Arrêts cardiaques : des scientifiques recommandent une meilleure éducation aux gestes qui sauvent pour réduire le nombre de décès
De nombreux décès consécutifs à des arrêts cardiaques pourraient être évités, alertent une trentaine d'experts dans la célèbre publication médicale britannique The Lancet, parue dimanche 27 août. Malgré des avancées majeures en cardiologie, on dénombre toujours quatre à cinq millions de morts subites d'origine cardiaque dans le monde chaque année, un chiffre globalement stable.
L'infarctus du myocarde (ou crise cardiaque) représente la cause de ces morts subites dans environ trois quart des cas, mais des maladies cardiaques héréditaires sont fréquemment identifiées chez les victimes les plus jeunes, parfois un défaut "électrique" du cœur.
Le taux de survie après un arrêt cardiaque est d'environ 10% "dans la plupart des endroits au monde", un résultat "inacceptable", écrit cette commission d'experts, qui publie une liste de recommandations pour améliorer ces chances de survie. Selon ces experts, il serait possible d'"avoisiner les 70%".
Mieux éduquer aux gestes qui sauvent
Parmi ces propositions : l'amélioration de l'éducation aux gestes qui sauvent. Au lieu d'une formation unique de deux jours, comme c'est souvent le cas en France, il serait plus intéressant de dispenser des formations de quelques heures, mais de manière répétée (tous les deux ou trois ans). Les experts préconisent également une refonte de la distribution des défibrillateurs grand public afin qu'ils soient accessibles dans "tous les lieux publics", et l'utilisation de défribillateurs mobiles.
"Des études récentes démontrent qu'en cas de massage et défibrillation dans les minutes qui suivent l'événement, on peut atteindre plus de 80% de survie", rappelle Eloi Marijon, qui dirige la commission d'experts. "On perd 10% de chance de survie à chaque minute qui s'écoule".
Enfin, la commission recommande également de développer les autopsies en cas de mort subite d'origine cardiaque. "La majorité des personnes décédées ne sont pas autopsiées. Or, si l'on veut mieux prédire, il faut mieux comprendre les mécanismes, donc être capable d'analyser davantage de données", détaille aussi Eloi Marijon
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