Attention aux nanomatériaux, petits mais potentiellement dangereux
L'agence française de sécurité alimentaire et sanitaire met en garde jeudi contre les dangers potentiels mais encore largement inexplorés de ces matériaux.
Très courants dans la vie quotidienne, ils restent méconnus. L'agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses) met en garde dans un rapport, jeudi 15 mai, contre les dangers potentiels des matériaux de l'infiniment petit, les nanomatériaux.
Ces matériaux naturels ou manufacturés sont constitués de particules dont la taille se situe entre 1 et 100 nanomètres, soit 1 à 100 milliardièmes de mètre. Leur utilisation est "en plein essor et désormais, ils entrent dans la composition de nombreux produits de la vie courante disponibles sur le marché : cosmétiques, textiles, aliments, peintures, etc", souligne l'Anses.
Absence d'études épidémiologiques
Mais les effets de ces nanomatériaux sur l'homme restent encore largement méconnus, faute d'étude. "Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de données" sur la toxicité directe de ces produits sur l'homme "en raison de l'absence d'études épidémiologiques", relève l'Agence.
Or, la petitesse de leurs particules leur permet de franchir les barrières physiologiques, comme la peau ou les muqueuses qui constituent les protections naturelles du corps. Ensuite, des tests in vitro et in vivo sur l'animal indiquent une toxicité pour certains d'entre eux.
Cancers ou maladies respiratoires
Des nanotubes de carbone, utilisés comme additifs ou revêtements dans l'industrie, peuvent entraîner en particulier le développement anormal d'embryons, causer des cancers ou bien des maladies respiratoires, indique le rapport.
En attendant des études plus approfondies, l'Anses recommande la prudence et "appelle, dès à présent, à un encadrement réglementaire renforcé des nanomatériaux manufacturés au niveau européen, afin de mieux caractériser chaque substance et ses usages, en prenant en compte l'ensemble du cycle de vie des produits".
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