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Cancer anal : des médecins appellent à briser le tabou

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Temps de lecture : 3min
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Des proctologues signent une tribune publiée dans le journal Le Monde pour alerter sur l’augmentation de l’incidence de ce cancer méconnu.

Compte tenu de sa localisation, le cancer anal est considéré comme tabou. Personne n’ose en parler et pourtant, l’incidence de cette maladie a été multipliée par trois en moins de trente ans. Des spécialistes plaident pour une meilleure information et pour la vaccination des jeunes garçons contre le papillomavirus.

Dr Jean-David Zeitoun, gastroentérologue, spécialisé en proctologie au groupe hospitalier Diaconesses - Croix-Saint-Simon et à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, répond aux questions du Magazine de la santé.

  • Quels sont les symptômes du cancer anal ?

Dr Jean-David Zeitoun, gastroentérologue​ : « Il faut bien différencier le cancer anal du cancer colorectal. C’est un cancer qui touche la partie interne ou la partie externe de l’anus. Neuf fois sur dix, c’est la partie interne de l’anus qui est touchée. Les symptômes ne sont pas spécifiques, ça peut ressembler à n’importe quelle autre maladie anale comme des hémorroïdes ou une fissure anale. Ça peut être des douleurs, des saignements, une gêne locale, des démangeaisons…c’est le fait que ça dure dans le temps qui doit attirer l’attention. »

  • Est-ce que c’est un cancer que l’on peut guérir ?

Dr Jean-David Zeitoun : « C’est plutôt un cancer de bon pronostic car il est associé à 70% de survie à 5 ans, ce qui est mieux que beaucoup de cancers, notamment que la plupart des cancers digestifs qui sont généralement de mauvais pronostic. »

  • Il s’agit d’un cancer tabou, est-ce que cela entraîne une perte de chances pour les patients qui n’osent pas consulter ?

Dr Jean-David Zeitoun : « Plus les patients consultent tôt, plus ils ont des chances d’être guéri de leur cancer à cinq ans. Lorsque ce cancer est détecté à un stade précoce, on a 90% de guérison à 5 ans, ce qui est très élevé. Donc oui, il y a potentiellement une perte de chances si les patients attendent trop et consultent trop tard et cela nous arrive tout le temps malheureusement... ».

  • Il s’agit d’un cancer dont on parle très peu…

Dr Jean-David Zeitoun : « On en parle pas assez alors que ça devient un problème assez important pour la société. Ça concerne les hommes jeunes, en général quand ils sont séropositifs au VIH et/ou qu’ils ont des rapports avec des hommes. Ces personnes sont très à risque, très exposées et c’est pour cela qu’il faut en parler pour que ces patients soient soit dépistés ou au moins diagnostiqués à un stade suffisamment précoce. »

  • Que proposez vous pour réduire l’incidence de ce cancer ?

Dr Jean-David Zeitoun : « Sur le long terme, c’est la vaccination. C’est un cancer qui est lié à peu près 9 fois sur 10 au papillomavirus. Or il existe un vaccin maintenant très connu contre ces papillomavirus. En Australie, par exemple, il est recommandé chez les jeunes hommes avec des résultats qui semblent très bons en terme d’éradication du virus. »

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