Cancer de la vessie : l'immunothérapie réduirait de 25% les décès des patients à un stade avancé

C’est le résultat d’une étude publiée le 15 septembre dans le "New England Journal of Medicine", qui a été dévoilé en début de semaine au congrès de l'ESMO à Barcelone.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le congrès annuel de la Société européenne d'oncologie médicale (Esmo) s'est déroulé à Barcelone du 13 au 17 septembre 2024. (MANAURE QUINTERO / AFP)

À un stade avancé, le cancer de la vessie est l’un des plus redoutables et pourtant on en parle peu. Dans sa forme invasive, la tumeur atteint les parois musculaires de l'organe. La conclusion d'un essai clinique, dévoilé en début de semaine au congrès de l'Esmo à Barcelone qui a réuni plus de 25 000 oncologues, révèle que l'immunothérapie pourrait considérablement aider.

Le cancer de la vessie touche 3 000 personnes chaque année et le traitement n'est pas efficace pour tous, puisqu'il y a 30% de risques de rechute et de décès dans les trois ans qui suivent. Le traitement habituel consiste à combiner d’abord une chimiothérapie, à condition que les patients soient capables de la recevoir car c’est "une chimiothérapie forte, assez toxique" et une "cystectomie, c’est-à-dire l’ablation chirurgicale de la vessie", explique l'urologue Yann Neuzillet qui travaille à l'hôpital Foch, près de Paris.

Mais le résultat n'est pas celui espéré : "Il y a vraiment un besoin d’améliorer les choses", insiste le spécialiste. 

"Le pronostic est assez médiocre, puisqu’objectivement, entre 75 et 50% des patients seulement ne vont pas avoir de récidive derrière ce traitement."

Yann Neuzillet, urologue

à franceinfo

Les chercheurs ont donc testé sur ces malades, en plus de la chimiothérapie, un traitement d'immunothérapie avant et après la chirurgie, et les résultats sont impressionnants : 32% de récidives en moins et 25% de décès en moins, sans avoir d'effets secondaires supplémentaires. "Il n’y a pas de toxicité ajoutée, assure Yann Neuzillet. L’étude Niagara démontre bien que Durvalumab n’est pas une source de toxicité supplémentaire. C’est vraiment la toxicité habituelle de la chimiothérapie que l’on retrouve dans les résultats de l’étude. Pour les patients, c’est un nouveau standard de soins à demander à leur docteur".

L'urologue espère maintenant que ces bons résultats vont "booster" les demandes d'autorisation de mise sur le marché de ce traitement d'immunothérapie contre les cancers de la vessie invasifs, pour que les 1 500 patients éligibles chaque année puissent en bénéficier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.