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Cancer du poumon : les résultats prometteurs d'une étude sur le tabagisme chez les femmes

Selon les premiers résultats de l'étude Cascade, un logiciel d’intelligence artificielle peut venir en soutien au radiologue, pour une deuxième lecture du scanner de dépistage.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une personne fume une cigarette à la table d'un bar. (SALESSE FLORIAN / MAXPPP)

À consommation de tabac égale, les femmes seraient plus à risque de développer un cancer du poumon que les hommes. C'est ce que confirment les premiers résultats de l'étude Cascade, menée depuis un an sur des femmes âgées de 50 à 74 ans dans plusieurs grandes villes françaises.

Dans le cadre de ces recherches, plusieurs dizaines de fumeuses ou anciennes fumeuses ont déjà pu être sauvées, car prises en charge rapidement grâce à ce dépistage précoce. C'est par exemple le cas de Christelle, dont le cancer du poumon a été découvert il y a à peine six mois, et qui est déjà de l'histoire ancienne : "Je vais très très bien, raconte-t-elle, on m'a enlevé la tumeur, on s'en est débarrassé, on l'a mis dehors. Deux mois après, tout va bien !"

Christelle, 53 ans, a participé à l’étude Cascade. Dans ce cadre, elle a réalisé un scanner à faible dose fin décembre, qui a montré la présence d’une tumeur. Elle a pu être opérée dans la foulée. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

Une IA pour aider au dépistage

Christelle n’avait aucun symptôme, mais cette ancienne fumeuse qui consommait jusqu'à deux paquets par jour a entendu parler de l'étude Cascade et s'est alors portée volontaire. Résultat : un cancer du poumon détecté et pris en charge très tôt. Le professeur Marie-Pierre Revel est à la tête de ces recherches : "Les résultats sont que l'on a un taux de cancer plus élevé que ce qu'on attendait. On pense que, pour une exposition au tabac équivalente les femmes, sont plus à risques que les hommes de développer un cancer du poumon".

Surtout, cette étude tend à montrer qu’un logiciel d’intelligence artificielle peut venir en soutien au radiologue, pour une deuxième lecture du scanner de dépistage. Une lecture de sécurité utile même à des services hyper spécialisés, comme celui du professeur Marie-Pierre Revel : "C'est rare, mais il peut arriver qu'on ait manqué une lésion, surtout quand on a vu quelque chose qui a plus attiré notre attention. Ce rôle de deuxième lecteur est vraiment très important."

Cancer du poumon : les résultats prometteurs d'une étude sur le tabagisme chez les femmes. Le reportage de Solenne Le Hen

Des volontaires toujours recherchés

Cette intelligence artificielle pourrait à terme aider tous les radiologues de France à dépister tôt des cancers du poumon, c’est-à-dire de toutes petites tumeurs. D'ici là, cette étude se poursuit et les médecins cherchent encore des femmes entre 50 et 74 ans, anciennes ou actuelles grosses fumeuses, prêtes à être dépistées (un paquet par jour pendant 20 ans, ou deux paquets par jour pendant 10 ans), dans les régions de Paris, Rennes, Béthune et Grenoble. Comme le dit Christelle, "il faut le faire ! Qu'est-ce qu'on risque ? Rien du tout, à part se faire détecter un cancer précocement et puis se faire opérer et être tranquille après. Il ne faut pas hésiter".


Pour participer à l’étude, vous pouvez appeler le 06 15 06 58 35 ou envoyer un mail à l’adresse cascade.cch@aphp.fr

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