La contraception hormonale augmente le risque de cancer du sein
De nombreux travaux ont identifié une corrélation entre la prise de pilule et le développement de différents cancers : sur-risque pour le cancer du sein, risque diminué pour les cancers utérins, ovariens et colorectaux. Mais ces recherches ne prenaient en compte que de façon marginale l’effet des contraceptifs hormonaux arrivés ultérieurement sur le marché, souvent basées sur des molécules progestatives différentes : pilules de 3e ou 4e génération, progestatifs injectables, dispositifs intra-utérin…
Une mise à jour importante vient d’être publiée par des chercheurs danois et écossais, qui ont étudié les données relatives à une cohorte de près de 1,8 million de femmes âgées de 15 à 49 ans, suivies durant 11 ans en moyenne.
Sur la période de suivi, 11.517 cas de cancer du sein ont été recensés parmi les 1,8 millions de femmes (utilisatrices ou non de contraceptifs). Les femmes présentaient un sur-risque de cancer du sein d’autant plus important qu’elles recourraient depuis longtemps aux contraceptifs hormonaux. Toutefois, s’agissant d’une population jeune, dans laquelle le risque de cancer du sein est faible (moins de 1% des femmes), cette augmentation reste limitée.
Selon les auteurs, parmi 100.000 femmes utilisant ces contraceptifs, cela pourrait entraîner de 10 à 16 cas supplémentaires de cancer du sein durant l’année, comparés à une population qui ne prendrait pas la pilule. Cela équivaut à environ à un cas supplémentaire annuel pour 7690 femmes.
Une augmentation notable, mais un risque absolu faible
Dans le détail, l'utilisation d’une contraception hormonale pendant moins d'un an n’est pas significativement associée à une variation du risque de cancer du sein. En revanche, l’utilisation durant plus de dix ans accroît ce risque d’un taux compris entre +26% et +51% à un risque. Pour les dispositifs intra-utérins, ce sur-risque est estimé entre +11% et +33%.
Chez les femmes qui avaient utilisé la contraception hormonale durant moins de cinq ans, ce risque décroissait rapidement après l'arrêt du traitement, pour revenir au niveau constaté chez les femmes non-utilisatrices.
Les données collectées suggèrent que les femmes les plus âgées pourraient être plus sensibles que les autres à cet effet indésirable. Toutefois, dans leur cas, les chercheurs disposaient de moins d’informations sur les autres facteurs pouvant influencer leur risque de cancer du sein, ce qui limite l’interprétation des résultats.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
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