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Santé : la participation aux dépistages de certains cancers "a chuté de 10%", alerte le président de la Ligue contre le cancer

Selon Emmanuel Ricard, ces mauvais chiffres s'expliquent notamment par la fermeture de certains centre de radiologie mais aussi par "la désinformation" sur les comportements à risque.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le test de dépistage du cancer colorectal est proposé gratuitement aux personnes de plus de 50 ans et jusqu'à 74 ans dans le cadre du programme national de l'Assurance maladie. (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Depuis la crise du Covid-19, les Français sont moins nombreux à se faire dépister contre le cancer. "On a perdu 10% de participation" sur les dépistages des cancers du colon et du sein, alerte samedi 4 février sur franceinfo le président de la Ligue contre le cancer, Emmanuel Ricard, à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer. Il avance plusieurs cause dont le manque de médecins traitants et l'influence de fausses informations sur les facteurs de risque.

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franceinfo : Les Français se font-ils suffisamment dépister ?

Emmanuel Ricard : Depuis la crise Covid, on a perdu 10% de participation sur les dépistages des cancers du colon et du sein. Il y a aussi beaucoup de centres de radiologie qui ont fermé, donc les gens doivent faire plus de kilomètres pour se faire dépister. La pénurie de médecins est aussi un problème pour la prévention : on estime que 600 000 personnes n'ont pas de médecin traitant actuellement en France. Or, les dépistages peuvent éviter la moitié des cancers du colon par exemple et on pourrait éradiquer le cancer du col de l'utérus avec suffisamment de dépistage.

Les patients atteints de cancer font aussi face à une pénurie de médicament. Est-ce la faute des laboratoires qui ne jouent pas le jeu ?

C'est en grande partie la faute des laboratoires. Les patients sont pris en otage. Aujourd'hui, on estime que plus de 2 000 médicaments sont en pénurie, dont 10% de traitement contre le cancer. Les laboratoires ne développent plus des médicaments pour gagner en espérance de vie mais pour ce qu'ils peuvent rapporter. À la Ligue contre le cancer, on plaide pour un laboratoire nationalisé.

Y-a-t-il aussi un problème d'information sur le cancer ?

Il y a beaucoup de désinformation qui circule, une désinformation organisée par les lobbies. Dire que boire un verre de vin chaque jour éloigne le cancer est complètement faux. Il faut réinformer. On essaie de la faire à la Ligue contre le cancer et notamment auprès des jeunes dans les écoles.

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