Cinq graphiques qui montrent que les Français sont inégaux face à la santé
Les Français sont plutôt en bonne santé, mais de fortes disparités subsistent, selon un rapport publié, jeudi, par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).
Les Français vivent mieux et plus longtemps, selon une étude publiée jeudi 12 février. Mais ce diagnostic plutôt positif de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) est à nuancer. Espérance de vie, obésité, troubles de la vision... Francetv info a sélectionné cinq chiffres qui montrent que les inégalités persistent en France selon la classe sociale et le niveau d’études.
Les femmes vivent plus longtemps que les hommes
Les femmes sont toujours devant les hommes. Elles vivent, en moyenne, jusqu’à 84,5 ans contre 79,2 ans pour les hommes. Mais l’écart entre les deux sexes ne cesse de se réduire. Il est passé de 8,2 à 6,2 ans entre 1998 et 2014. Les hommes ont même vu leur espérance de vie progresser plus vite que celle des femmes ces dernières années.
Les progrès de la médecine, l’hygiène et les conditions de vie jouent naturellement sur la progression de l’espérance de vie.
Les enfants d'ouvriers plus touchés par l'obésité
L'obésité touche davantage les personnes défavorisées. Un constat frappant surtout chez les jeunes. L'étude de 502 pages de la Drees s'intéresse à la proportion d'enfants et adolescents obèses en fonction de leur origine sociale. Ainsi, 4,5% des enfants d'ouvriers en grande section de maternelle sont en situation de surpoids. Ils ne sont que 1,2% chez les enfants de cadres. L'écart s'accentue surtout en CM2, comme le montre le graphique.
L'inégalité face au surpoids entre cadres et ouvriers se maintient tout au long de la vie. La Dress précise que "les cadres et professions intermédiaires présentent les plus faibles prévalences de surpoids" et que "l'obésité et le surpoids diminuent également lorsque le niveau scolaire s'élève".
Les personnes aisées ont une meilleure vue
Les troubles de la vision touchent un grand nombre de personnes : trois adultes sur quatre indiquent en souffrir. Mais ce problème de santé concerne surtout les ménages au niveau de vie le plus bas. Parmi les personnes âgées de plus de 60 ans les moins aisées, 21% déclarent avoir des troubles de la vision mal ou non-corrigés. Ces pathologies ne concernent que 8% du quart des ménages au niveau de vie le plus haut.
Le port de lunettes ou de lentilles résout souvent le problème. Plus de 90% des personnes équipées déclarent n'avoir aucune difficulté pour voir de près ou de loin. Les personnes défavorisées bénéficient moins de ces dispositifs de correction, alors même que les troubles de la vision "peuvent, lorsqu'ils ne sont pas ou mal corrigés, limiter les personnes dans leurs activités sociales et professionnelles".
La mortalité infantile plus forte dans les DOM
Les inégalités ne sont pas seulement sociales, elles sont aussi géographiques. "L'observation des indicateurs de santé disponibles à des échelles géographiques entre métropole et départements d'outre-mer [...] mettent déjà en évidence des différences en matière de mortalité, comme de morbidité pour de nombreux problèmes de santé." C'est-à-dire le nombre de décès et de malades dans une population donnée et sur une période précise. C'est le cas de la mortalité infantile, nettement plus élevée dans les départements d'outre-mer qu'en métropole, révèle le rapport.
Les ouvriers plus exposés aux produits cancérogènes
Les conditions de travail tiennent aussi un rôle important dans l'apparition de problèmes de santé : 2,2 millions de salariés seraient exposés à des produits chimiques cancérogènes dans leur carrière, selon l'enquête Sumer réalisée en 2010. La construction et l'industrie sont les secteurs d'activité les plus touchés. Gaz d'échappement diesel, huiles, poussières de bois... les ouvriers sont exposés au moins deux fois plus que la moyenne des salariés. Mais "la proportion de salariés exposés à ces substances a diminué entre 2003 et 2010, passant de 13 à 10%", nuance la Drees.
Le paramètre n'apparaît pas dans ce graphique. Mais, depuis 2007, le Centre international de recherche contre le cancer (Circ) a classé le travail de nuit comme "produit probablement cancérogène pour l'homme". Une situation qui concernait 3,5 millions de personnes en 2012, soit 15% des salariés.
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