Gratuité de la pilule du lendemain pour toutes : "c'est hyper important de pouvoir se la procurer facilement", se félicite une sage-femme
La contraception d'urgence va devenir gratuite pour toutes les femmes dans les prochains mois. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Santé François Braun, mardi.
"C'est hyper important et c'est trop bien", quand elle apprend la gratuité à venir pour la pilule du lendemain pour toutes les femmes, Camille se redresse sur le banc sur lequel elle est assise. Cette sage-femme accompagne des adultes qui devaient jusqu'à présent payer pour obtenir une pilule contraceptive d'urgence sans ordonnance.
Une avancée pour les droits des femmes
Le ministre de la Santé François Braun a annoncé, mardi 20 septembre dans une interview au quotidien 20 minutes, que cette mesure serait inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023, présenté en Conseil des ministres lundi 26 septembre. Jusqu'ici la pilule du lendemain était gratuite sans ordonnance seulement pour les personnes mineures. Les adultes devaient parfois payer jusqu'à 20 euros pour l'obtenir.
Cette mesure est donc "une bonne nouvelle pour l'avancée pour le droits" des femmes pour le Planning familial. Camille est bien d'accord. C'est aussi nécessaire pour ceux "qui pensent que justement payer 20 euros pour une pilule du lendemain, ça ne sert à rien, donc qui ne le font pas", souligne la sage-femme. "Même si ce n'est pas forcément une contraception d'avoir la pilule du lendemain, c'est hyper important de pouvoir se la procurer facilement et ne pas attendre", reprend Camille.
"Une vie sexuelle en sécurité"
Ne pas attendre car le ministre de la Santé François Braun le rappelle dans son interview à 20 minutes, l'efficacité est maximale dans les 24 heures qui suivent le rapport à risque. Sarah voit donc cette mesure comme une liberté supplémentaire "d'avoir une vie sexuelle en sécurité".
Cet accès gratuit met toutes les femmes sur un pied d'égalité, selon elle. "On sait que la précarité touche beaucoup de femmes. Ça peut aller jusqu'aux protections hygiéniques pour les règles", souligne Sarah. En effet, selon une étude publiée en mai 2021, en France, une femme sur cinq a déjà été confrontée à la précarité menstruelle. Ce qui veut dire, selon l'association Règles élémentaires, qu'elles ont eu des "difficultés à se procurer des protections périodiques de première nécessité et de vivre dignement [leurs] règles".
"Je suppose que c'est quelque chose qui peut aussi s'appliquer à la pilule du lendemain, la contraception de manière générale, continue Sarah. Donc c'est une bonne chose pour moi."
Le Planning familial émet juste une réserve concernant l'anonymat pour les majeurs. L'association demande notamment que les adultes n'aient pas à présenter de carte Vitale. Ce qui reste un frein pour certaines femmes.
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