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La pilule pour hommes enfin dans les tuyaux ?

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Un essai clinique mené aux Etats-Unis sur une nouvelle molécule contraceptive masculine a apporté des premiers résultats encourageants quant à la sécurité du produit, tout du moins sur le court terme.

L'étude a été menée sur 100 hommes américains âgés de 18 à 50 ans, dont 83 ont été suivis jusqu'à la fin l'étude. Les chercheurs ont testé trois doses d'une molécule baptisée DMAU. À la dose de 400 mg, les participants ont montré une suppression marquée du niveau de testostérone et deux autres hormones nécessaires à la spermatogenèse, le processus de production des spermatozoïdes. Et contrairement aux résultats d'autres essais plus anciens, les hommes n'ont pas rapporté d'effets indésirables réellement néfastes.

Mais l'étude le reconnaît, la pilule pour homme n'est pas encore complètement efficace. "Le problème de cette nouvelle contraception, c'est qu'elle n'est pas efficace à chaque fois : 5 à 20% des patients vont garder quelques spermatozoïdes actifs et il en suffit d'un pour donner lieu à une grossesse", explique le Pr François Desgrandchamps, urologue à l'hôpital Saint-Louis, à Paris (AP-HP). "Donc si on veut imaginer l'utilisation de ce comprimé, il faudra forcément faire un spermogramme, une analyse du sperme, sous traitement pour être sûr qu'il n'y a plus de spermatozoïdes, ce que l'on ne fait jamais avec la pilule féminine", poursuit-il.

Des risques d'effets secondaires très lourds

Autre différence avec la pilule féminine : il ne s'agit pas ici de stabiliser un cycle hormonal mais bien de stopper la sécrétion de testostérone, l'hormone qui permet la production de spermatozoïdes viables et cette action n'est pas sans risque pour la santé. "Le fait de baisser la testostérone provoque une prise de poids, qui est d'ailleurs citée dans l'étude et ce gras est actif sur le plan hormonal et provoque plein d'autres désordres notamment le risque d'infarctus du myocarde mais également le risque de maladie dégénérative cérébrale", affirme le Pr François Desgrandchamps.

Cette pilule augmenterait aussi le risque de développer un cancer de la prostate. Il reste donc beaucoup d'obstacles à franchir avant que les chercheurs ne proposent aux hommes une pilule contraceptive pour leur permettre de mieux contrôler leur désir d'enfant.

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