Quand François Mitterrand défendait la pilule
Il y a 50 ans, la loi autorisant l’usage de la pilule contraceptive était votée à l’Assemblée. Deux ans avant, François Mitterrand était le seul candidat à l’élection présidentielle à la défendre.
À l’époque, il avait d’abord choqué le général de Gaulle. Lors de l’élection présidentielle de 1965, le candidat unique de la gauche François Mitterrand ose inscrire la libéralisation de la pilule à son programme électoral. Depuis 1920, l’usage de contraceptifs était jusque-là punissable d’emprisonnement. Toutefois, lors d’une interview accordée en 1965, François Mitterrand n’ose prononcer les mots « contraception » ou « pilule ».
« La responsabilité et la dignité de la femme s’accroître, c’est tout ce que je demande. »
Pour défendre la libéralisation de la contraception, il met en avant le retard de la France par rapport à d’autres pays du monde : « Les plus grands pays du monde ont déjà accepté le contrôle des naissances. Or, qu’est-ce qu’il se passe en France ? Une loi de 1920 traite comme des criminelles - on les condamne à de la prison le cas échéant - les femmes qui décident elles-mêmes de ce que doit être l’épanouissement de leur famille. » Et de poursuivre : « Il faudra abroger les articles de la loi de 1920 qui les frappent et décider que notre société fera place aux femmes sur le plan de leur épanouissement complet autant qu’aux hommes. »
Il répond aussi aux inquiétudes de certains sur la possible diminution de la population : « Les pays qui appliquent le contrôle des naissances n’ont pas vu diminuer leur population, mais ils ont vu au contraire la responsabilité et la dignité de la femme s’accroître. C’est tout ce que je demande. »
Deux ans plus tard, le 19 décembre 1967, la loi autorisant la vente des produits contraceptifs, à l’initiative du député gaulliste Lucien Neuwirth, est votée à l’Assemblée nationale.
Le moyen de contraception le plus fréquent
Aujourd’hui, 50 ans après cette loi symbole de l’émancipation de la femme, la pilule reste de loin la contraception la plus fréquente. Cependant, si les femmes étaient encore 40% à l’utiliser en 2010, elles ne sont pas qu’un tiers aujourd’hui.
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